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Bryan Cranston balance sur Donald Trump : la vidéo qui fait le tour du monde

À l’approche du scrutin décisif qui désignera le nouveau Président des USA, Bryan Cranston s’est distingué par une déclaration sur le candidat Trump, unanimement saluée sur la toile et vite devenue virale.

Les élections présidentielles américaines, c’est pour très bientôt ! Une campagne atypique qui aura été marquée par les frasques du candidat Donald Trump, qui n’a pas cessé de sidérer et de déchainer les critiques de la presse, des commentateurs, des citoyens du monde entier, et parmi eux, beaucoup de célébrités américaines qui n’ont pas hésité à s’engager ouvertement contre lui.

Critiquer ou moquer Trump est devenu un vrai petit sport mondial, au point que l’exercice en devenait presque trop facile, évident, comme tirer sur une ambulance ou enfoncer des portes mille fois ouvertes. Au milieu de ce déchainement de critiques, c’est donc une déclaration d’une singulière élégance et sobriété qui a retenu l’attention de la Toile et l’a tenue en respect.

Cette déclaration c’est ni plus ni moins celle de Bryan Cranston ; et oui, nul autre que le papa de Malcolm, le Heisenberg de Breaking Bad. L’acteur de 60 ans, qui vient de publier ses mémoires, s’est exprimé en ces termes très nuancés au sujet de l’antipathique candidat Trump :

« Je suis fasciné par Trump car c’est un personnage shakespearien classique, tragique. »

Bryan Cranston

Cette interprétation littéraire du personnage politique a charmé la toile par sa finesse. Mais on peut aussi s’étonner, s’interroger de l’attribution d’un terme si noble, si délicat, si grandiose pour qualifier un riche homme d’affaire arrogant, mégalomane, raciste et misogyne. Que veut donc dire Cranston avec ce terme ? Il développe et s’explique dans la suite de ses propos :

« Ce qui est vraiment extraordinaire à son sujet c’est que c’est un démagogue sans complexe. Il parle de sujets et de problèmes et si on l’écoute vous penserez que tout est vraiment horrible. Tout, horrible. Et surtout, il ne présente aucune solution.

« Je vais juste faire les choses bien. Ce sera bien de nouveau. Je peux vous le garantir. Bien de nouveau. On va faire de belles affaires. Ça va être fantastique ! Tout va être grandiose. Ça va être bien. Bien, bien, bien (Great, great, great). Problème, problème, problème. »

Et là vous pensez : il ne dit rien. Il n’a aucune idée. Il est juste, il est extraordinaire. C’est pour ça qu’il est shakespearien parce qu’il est tellement, tellement… Il ne ressemble à personne dans ce domaine. »

Bryan Cranston

Être ou ne pas être

Ce qui définit donc un personnage Shakespearien pour Bryan Cranston, et qui se prête bien à Trump, c’est donc le « too much », ce qu’en termes plus littéraires on appelle « hybris » en grec, chez Aristote : la démesure des héros tragiques grecs dont les dieux châtient toujours les excès dans un dénouement fatal.

Si c’est ce sens de la nuance qui a fait le succès des propos, on peut cependant les trouver teintées d’une fascination déplacée, un peu trop indulgents ou attendris, encore trop « nobles » pour qualifier l’antipathique candidat.

Mais ce que révèlent avant tout ces propos et ce qui peut aussi expliquer l’enthousiasme qu’ils ont suscité, c’est la bonté, la modération et la culture de Cranston, qui n’a pas cédé à la faciliter de critiquer ou d’insulter Trump, et qui a préféré laisser parler l’acteur curieux qui est en lui, plutôt que le citoyen outré. Et cet acteur, dont le talent n’est plus à prouver, s’est clairement montré inspiré, morbidement fasciné par un individu « stranger than fiction », tellement « too much », outrancier, incohérent, qu’il semble davantage tenir de la fiction que de la réalité. De quoi enflammer l’imagination d’un homme de cinéma et de télévision dont la fiction est le métier.

Pour finir, quand on lui demande s’il pense que Trump peut gagner les élections, Cranston a cette réponse incrédule :

« Cela ne me semble pas réaliste qu’il puisse gagner. Ce serait juste la choses la plus bizarre à imaginer. Je ne pense pas qu’il va gagner et j’espère que quand il perdra, il fera à tout le monde la grosse faveur de s’en aller. Si seulement il… Allez, s’il vous plaît, allez-vous en. »

Bryan Cranston

Shakespearien ou pas, Trump n’aura pas manqué d’inspirer aussi les geeks et les cinéphiles attentifs, en leur évoquant la figure non moins antipathique de Biff Tannenn, le méchant de la saga culte Retour vers le Futur, qui dans le deuxième épisode, est devenu maire despotique de la ville fictive de Hill Valley grâce à son immense richesse : les cheveux blonds teints, le look bling-bling, la misogynie, la mégalomanie, la « Biff Tower » (tout comme il y a la « Trump Tower »), etc. Autant de similitudes qui prouvent que Bob Gale, le scénariste des films, a été visionnaire en imaginant dès les années 80 qu’un tel homme puisse briguer les plus hautes responsabilités !

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