Personnages

Lois

Jane Kaczmarek (Lois) dans © Twentieth Century Fox Film Corporation
Jane Kaczmarek (Lois) dans "Alerte rouge" (saison 1, épisode 2).

Présentation

Lois Origins

Femme de Hal et mère de Malcolm, Lois cumule à la fois sa vie d’épouse, de mère de famille et un harassant travail de caissière dans le supermarché Lucky Aide en compagnie de son collègue et principal soupirant, Craig.

Lois est une femme à poigne, régnant sans partage sur sa petite tribu de garçons ingrats et turbulents, exigeant de sa part une vigilance permanente et une discipline de fer poussée au génie qui ont fait toute la légende et la drôlerie de son personnage.

Plusieurs flashbacks parcourant la série révèlent des éléments plus ou moins cohérents du passé de Lois, la montrant déjà femme à principes, militante écologiste, particulièrement intransigeante et stricte, durant ses années lycée (et, très ironiquement, ne voulant surtout pas d’enfants, mais rêvant d’aller étudier à Paris !). (5.03)

Maman gâteau avec son premier enfant, Francis, durant les débuts de son couple avec Hal, la jeune femme a dû rapidement éveiller son alter ego « Evil Lois » pour venir à bout des caprices et des provocations du petit garçon démoniaque (et de ses petits frères à venir), devenant peu à peu la mère aguerrie, radicale et autoritaire que l’on connaît.

Mère despotique et génie de la discipline

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Jane Kaczmarek (Lois) dans « Alerte rouge » (saison 1, épisode 2).

Dans une série où les enfants sont les stars, et où les bêtises et autres frasques sont à la base des intrigues, Lois a le mauvais rôle. Elle part sur un handicap pour inspirer de la sympathie et peut vite apparaître comme une antagoniste, austère et rabat-joie, qui se met toujours en travers des plans de nos jeunes héros. Mais, fidèle à son humour décapant, la série ne manque pas d’exploiter le potentiel humoristique de cette mère despotique et, au contraire, joue savoureusement sur ses pétages de plombs, ses méthodes extrêmes et sa créativité en matière de punitions.

On en a une démonstration dès le deuxième épisode de la série, avec le fameux incident de la robe rouge brûlée (1.02). Pour démasquer le coupable parmi ses trois cadets, tous les moyens sont bons, et tout y passe : interrogatoires séparés, tentative de monter les suspects les uns contre les autres, menaces sur un être cher (la télévision, en l’occurrence !) ou encore, torture psychologique (« Sois gentil, pas méchant ! C’est pas gentil, d’être méchant ! »). Heureusement, les enfants peuvent compter sur un précieux allié, un vétéran, un survivant, revenu de l’enfer maternel et bien rodé à ses méthodes : Francis, leur grand frère exilé en école militaire, qui les aide à déjouer les plans de Lois.

Dans un épisode, Lois dira que les idées de punitions jaillissent comme du pop corn dans sa tête (5.15) ! Et Malcolm de confirmer que sa mère n’a jamais été aussi inspirée, au point que son frère, Reese, a eu son premier cheveu blanc ! Lois réussira même à impressionner et à inspirer un sergent instructeur de l’armée des États-Unis, dans une surenchère d’idées farfelues pour punir les garçons (6.01). Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la mère aura fait forte impression sur un membre du corps militaire : le commandant Edwin Spangler, à la tête de la Marlin Academy où est inscrit Francis, a eu un véritable coup de foudre pour cette femme de poigne (1.14) qui n’a peur de rien et de personne, et sait moucher n’importe qui, fût-il détenteur de l’autorité suprême. Lois est l’autorité.

Lois n’a pas peur de passer pour la méchante, s’il le faut. Plus encore, elle en joue allègrement, et endosse volontiers ce rôle, prenant des airs de geôlière plus que de mère. Un brouillage sur lequel elle ironise elle-même, en rétorquant à ses enfants :

« De quelle mère tu parles ? Moi, je ne vois qu’un gardien de prison qui vous reconduit à votre cellule ! »

Cellules ; gardienne de prison ; interrogatoires ; punitions ; torture psychologique ; et même fouille corporelle ou des chambres (1.10) ; pour peu, on se croirait presqu’à Fox River, la prison d’État d’une autre série culte de la chaine Fox : Prison Break. Mais non, nous sommes bien chez Malcolm. Les réveils sont difficiles pour les détenus, euh, enfants : à peine les réveils sonnés, les rideaux sont ouverts brusquement, et les couvertures sont arrachées sec (1.07) ! Pour le petit bisou du matin, il faudra repasser ! Reese refuse de trouver un travail ? Soit ! C’est la fin de tous ses privilèges de membre de la famille : plus de papier toilette, plus de repas, plus de chambre et condamné à coucher dehors et à s’associer avec des SDF dans le jardin de sa propre maison (7.06) ! Une situation extrême[ment drôle] qui n’est pas sans rappeler celle déjà vécue par Francis quelques saisons plus tôt, lorsqu’il avait été viré par sa mère (2.19).

Wonder Lois

À Lois, rien d’impossible ! Quand Reese, devenu soldat bien malgré lui, se retrouve coincé sur le front en plein Afghanistan, embarqué dans une mission classée « secret défense », la mère obtient sans trop de difficultés la localisation, la référence du régiment et un vol direct vers Kaboul (6.01). Sur les traces de son fils pendant plusieurs semaines à travers tout l’Orient, elle vient le chercher elle-même par la peau des fesses au fin fond du Pakistan.

Un aspect « wonder woman » de Lois poussé au maximum, jusqu’à l’absurde et même au surnaturel, devenant l’un des principaux traits comiques du personnage. Lois est présentée plusieurs fois comme omnisciente, pourvue d’une espèce d’instinct maternel ou de radar parental ultra-développés qui lui permettent de détecter la moindre perturbation, le moindre coup-fourré, le moindre mensonge, et ne serait-ce même que le début d’un projet d’une bêtise. Elle en avertit elle-même les garçons lors d’Halloween (2.02) :

« Tu n’as pas besoin de savoir l’heure à laquelle j’arriverai ! La seule chose qu’il faut que tu saches, c’est qu’il suffira juste que tu penses à quelque chose de stupide, pour que je surgisse du fond du ciel et que je vous tombe dessus comme la misère sur le monde ! »

Une analogie divine, renvoyant à l’omniscience, à la toute-puissance et au redoutable courroux de la mère, que Malcolm confirme et reformule explicitement à la fin d’un épisode (3.05) :

« J’ai beaucoup réfléchi à propos de Dieu. Sur lui, je sais pas grand-chose. Je sais juste que Dieu est tout puissant, qu’il sait tout et qu’il voit tout… euh, comme maman, en invisible ! Donc, il vaut mieux être son ami que son ennemi. »

Une femme d’honneur

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Jane Kaczmarek (Lois) dans « Famille, je vous hais » (saison 4, épisode 3).

La discipline, la droiture morale et l’autorité de Lois ne s’appliquent pas qu’à ses enfants et à son rôle de mère. Elle s’étend à tous les domaines, à tous les individus, à commencer par son propre époux, Hal, qui est en quelque sorte son sixième enfant et qu’elle mène à la baguette. Il faut dire que l’immaturité de Hal l’exige, et que du propre aveu de ce dernier, la famille s’effondrerait complètement si Lois ne le tenait pas d’une poigne de fer. La démonstration en est faite aux quelques occasions où Lois doit s’absenter de la maison. Rapidement, l’anarchie règne ; Hal régresse, pète les plombs (1.14), ou renoue avec de mauvaises fréquentations (4.14) ; les enfants, laissés sans surveillance, en profitent pour n’en faire qu’à leur tête et entreprendre leurs pires bêtises.

Hal craint sa femme autant qu’il l’aime, et ce cocktail fatal de peur et de passion fait qu’il lui obéit aveuglément ; il est même souvent incapable d’évaluer une situation et de prendre une décision sans son avis. Et pour cause ! Contrairement à son mari et à ses enfants (et à beaucoup trop d’autres personnes, à son goût), Lois a une véritable échelle de valeurs, bien à elle, et de profondes convictions morales, qui sont autant de critères et de certitudes lui permettant d’agir en âme et conscience, de prendre des responsabilités, de déterminer ses attentes envers autrui et de se fixer une ligne de conduite. Cela en fait une candidate idéale au rôle de jurée dans un procès pour lequel elle est tirée au sort ; une fonction dont elle s’acquitte avec un zèle et un scrupule exemplaires (3.20).

La rancunière

Ne se contentant pas d’appliquer ses principes sur elle, Lois les exige aussi bien chez les autres, et pas d’exception pour les connaissances et les amis ! Au contraire ! Ainsi, lorsque Kitty, la mère de Stevie qui avait abandonné sa famille pour mener une vie de débauche, réapparaît du jour au lendemain, Lois est la seule à refuser d’accorder son pardon à la repentante (6.05). Pour Lois, les actes ont des conséquences, et demander pardon est trop facile. Les bouderies rancunières de Lois sont légendaires et tenaces, consistant à ignorer absolument la personne fautive à son encontre. Francis en fait lui-même les frais lorsqu’il se fait émanciper dans le dos de ses parents (3.02).

Lois n’a pas peur du scandale, et l’a même élevé au rang d’art, ne reculant jamais devant une scène, estimant même (tout en le déplorant) que l’on ne peut rien obtenir de juste dans ce monde injuste, si on ne frappe pas plus fort que ceux qui nous abusent. Les gérants du restaurant préféré de la famille, Luigi’s, en font les frais, quand la mère de famille s’estime escroquée par leur politique de pourboire (5.14). Les mesures sont immédiates et radicales : boycott absolu du restaurant, et interdiction à tout membre de la famille de s’y rendre. Un supplice pour Hal et les garçons, accros aux pizzas !

Ce n’est pas la première fois que Lois pénalise sa famille en voulant tenir tête à une enseigne ou défendre son honneur. Quelques saisons plus tôt, c’est contre son propre supérieur qu’elle se bat, après avoir été licenciée du supermarché où elle travaille, pour une raison qu’elle estime injuste et abusive (1.09). La famille sombre dans la pauvreté extrême et doit se nourrir à la banque alimentaire pour faire face à cette période difficile, mais comme souvent, Lois finit par avoir le dernier mot et remporter la partie.

Ces affrontements tournent parfois au face à face ou au duel, pour peu que Lois tombe sur quelqu’un d’aussi intransigeant, têtu et fier qu’elle, accro comme elle au pouvoir et au contrôle. C’est le cas avec Leland, un étudiant tête à claque exerçant la fonction de RRU (Responsable de Résidence Universitaire) dans un campus dont Malcolm fait les portes ouvertes (5.16).

Celle qui a toujours raison

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Jane Kaczmarek (Lois) et Sam McMurray (officier Stockton) dans « Infraction » (saison 2, épisode 16).

Lois est toujours persuadée d’avoir raison. Une conduite légitimée – mais rendue encore plus horripilante – par le fait qu’elle n’a effectivement jamais tort. Une caractéristique qui consolide son charisme « divin » de femme omnisciente et omnipotente, que nul ne peut contredire impunément, et surtout que personne ne peut prendre en faute.

C’est en partie pour toutes ces raisons qu’un des épisodes les plus cultes et associés à la légende de Lois, est celui où elle reçoit une contravention pour avoir soi-disant fait une queue de poisson à un agent de police (2.16). Un délit que la mère de famille est absolument persuadée de ne pas avoir commis, y compris lorsqu’on la met face à d’accablantes images de vidéo-surveillance. C’est forcément la vidéo qui ment ! Persuadée d’être victime d’une basse vengeance du policier avec lequel elle avait eu un petit différent peu avant l’incident, Lois se bat pour prouver son innocence, mais les preuves viennent à lui manquer. La scène où Hal la pousse à avouer – pour la première fois de sa vie – qu’elle a tort, et qu’elle peut être faillible, est non seulement hilarante et jubilatoire, mais pèse en plus très lourd dans l’évolution psychologique du personnage, dans un état de vulnérabilité et de défaite inédit. Un état dont se délectent ses enfants, ravis de voir l’armure de leur mère se fêler, et enfin capable de douter d’elle-même, ce qui ne va pas sans affaiblir son autorité. On comprend pourquoi, lorsque Craig apporte une autre version de la vidéo-surveillance prouvant que Lois a raison depuis le début, Hal et les enfants s’empressent de la détruire et de menacer l’ami de leur mère.

Une desperate housewife

C’est une lecture du personnage plus difficile à percevoir pour les très jeunes spectateurs, forcément solidaires des enfants de la série, et portés à voir Lois comme une mère tyrannique et abusive, mais quiconque a pris de l’âge et/ou du recul ne peut qu’avoir de grands élans d’empathie et de compréhension envers Lois.

C’est un personnage acculé, cerné de toutes parts, entre des parents épouvantables (en particulier Ida, mère rabaissante et malsaine) par qui elle a été (et par qui elle continue d’être) maltraitée ; un mari complètement immature et fantasque sur lequel elle ne peut pas s’appuyer ; des enfants (quatre, puis cinq, et tous des garçons) turbulents, ingrats et absolument insupportables ; et pour achever le tout, un contexte professionnel générateur de grosses frustrations, entre des clients capricieux, des supérieurs machos et des collègues désinvoltes, dont Craig qui la poursuit de ses assiduités.

Cela fait beaucoup pour une seule femme ! Surtout quand tout ce petit monde repose entièrement sur ses seules épaules, et exige d’elle une forme et un moral d’acier. On fait des burn out pour moins que ça !

On imagine sans mal le plaisir que peut prendre Lois à confier son corps aux soins experts d’un masseur chinois pour se détendre en fin de journée, durant cette brève parenthèse enchantée où – miracle ! – elle aura bénéficié de quinze minutes quotidiennes de vide dans son emploi du temps surchargé (2.09).

Contrairement à ce que s’imagine (ou aime s’imaginer) son entourage qui la surestime, Lois est bel et bien humaine, et la série n’attend pas la fin de la saison 1 pour nous la montrer vulnérable, affaiblie, blessée (de nombreuses crises de larmes frappent le personnage à diverses occasions), ou bien malade. Victime d’une de ses redoutables colères, la mère de famille se déplace une vertèbre en hurlant trop fort contre Reese (1.13). C’est tant bien que mal, et droguée à son insu par Hal, que la convalescente s’efforce de garder le contrôle de la maison depuis son lit. Peu de temps après, c’est face à une méchante grippe que la mère doit capituler, plongée dans un état second digne de L’Exorciste qui a raison de tous ses filtres habituels et la rend incapable de mentir à ses enfants (1.15). Plus loin dans la série, alors que Jamie, le petit dernier, vient de naître et ne fait pas encore ses nuits, Lois est littéralement terrassée par ce qui restera sans doute le plus gros coup de barre de l’histoire de la télévision (5.02).

Femme au bord de la crise de nerfs

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Jane Kaczmarek (Lois) dans « La grande pagaille – 2e partie » (saison 5, épisode 22).

Quand elle ne réagit par l’épuisement ou par la maladie, Lois a de spectaculaires coups de ras-le-bol où elle a soudain envie de tout envoyer balader. Déjà, en voyant sa famille indifférente au sort d’une vieille tante qui vient de décéder, Lois avait littéralement « pris sa journée », abandonnant son mari et ses enfants à leur sort, livrant la maison à l’anarchie pour aller profiter d’un bon bain (1.11). Mais lorsque Hal et les enfants en viennent carrément à oublier son anniversaire, c’est la goutte de trop pour Lois qui fugue sur le champ et se réfugie dans une aire de jeu pour y frapper quelques balles de baseball et se défouler (2.03). Il faudra toute la détermination, la bonne volonté, les plates excuses et un beau discours de sa tribu pour convaincre la mère de revenir… Cela, et le fait de voir les hommes de sa vie se battre contre une armée de clowns pour défendre son honneur.

Son coup le plus dur, Lois le reçoit dans le final délirant de la saison 5 (5.21 & 5.22), et cette fois, ce n’est ni en fugue, ni clouée au lit, mais aux portes de la folie que se retrouve la mère de famille. Hal en prison, Reese porté disparu, la famille au bord de la ruine ; pour la première (et la dernière) fois, la mère aux nerfs d’acier flanche, éteint la lumière et devient complètement zinzin. La Lois foldingue se lance alors dans l’élevage de petits cochons en bouteilles de lait, qu’elle dorlote et chouchoute, jusqu’au procès dont l’issue heureuse lui rend la raison (et son tempérament de feu) d’un seul coup.

Si elle déplore souvent d’être entourée d’une bande de garçons ingrats et turbulents, égoïstes et brutaux, Lois finit toujours par réaliser qu’elle n’est pas si mal lotie, que ses fils n’ont pas un mauvais fond, et valent bien d’autres enfants.

Au cours de sa grossesse qui sera le fil rouge de la saison 4, Lois s’imagine – le temps d’une journée – ce qu’aurait été sa vie si ses fils avaient été des filles (4.10). Une expérience peu concluante qui la conforte pourtant (étrangement) dans son désir d’avoir enfin une fille ! Après quelques épisodes de suspens sur le sexe de l’enfant, le petit dernier de la famille s’avèrera bel et bien être un cinquième garçon : Jamie. Encore raté ! Mais, dans un ultime gag, le final de la série (7.22) nous laisse sur la découverte d’une sixième (!) grossesse de Lois. Enfin une petite soeur pour les garçons ? Nous ne le saurons jamais !

Lois rock’n’roll

Avec des enfants aussi intenables que les siens et un époux aussi farfelu, Lois a vite fait de passer pour une terrible rabat-joie, stricte et coincée, qui ne sait pas s’amuser et qui manque cruellement d’un grain de folie. C’est autant sa situation de mère au sein de sa famille que, par mise en abyme, sa situation de personnage dans la fiction pour les spectateurs. Face à un Hal dépourvu de toute autorité et qui peut jouer les bons copains des enfants, Lois a bien conscience d’endosser le mauvais rôle de la mégère qui sonne toujours la fin de la récré et rappelle chacun à ses devoirs, et elle avoue clairement souffrir de cette position. Cette situation de déséquilibre dans le couple, entre un père laxiste et une mère qui endosse toutes les responsabilités, est d’ailleurs à l’origine du divorce du couple dans le film Mrs Doubtfire (1993).

Dans Malcolm, heureusement, pas question de divorce, mais en plus, les auteurs de la série ont bien veillé à ne pas laisser dans l’ombre la part de fantaisie de Lois, qui fait l’objet de plusieurs intrigues, et crée plusieurs des moments les plus drôles et jubilatoires de la série.

En Lois, il y a encore une adolescente (voire une petite fille) délurée qui ne demande qu’un peu de tranquillité d’esprit, de relâchement et les bonnes circonstances pour s’exprimer. C’est le cas par exemple quand, durant leur séjour à Las Vegas, Malcolm lui procure des places pour aller voir son idole de toujours en concert : le chanteur Boon Vincent, sorte de Liberace à la manque (5.01). T-shirt de fan, hurlements, état d’excitation avancée, Lois se métamorphose alors en véritable groupie. Mais cela n’est rien à côté de l’état dans lequel on la retrouve lors du séjour de la famille au Festival du désert de Burning Man (7.01), paradant topless à bord d’une voiture remplie d’autres femmes se faisant appeler les « trompettes pompettes ».

Ma mère a un incroyable talent

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Jane Kaczmarek (Lois) dans « Quelle horreur ! » (saison 6, épisode 18).

Sans aller jusqu’à ces extrémités, il y a chez Lois une véritable envie de se changer les idées et de s’amuser. Elle en exprime le souhait et le besoin, lorsqu’elle rejoint le club de lecture des femmes du quartier, qui s’avère en fait être une espèce d’apéro pour « desperate housewives » (3.03). Elle supplie son mari, Hal, de s’inscrire avec elle à un cours de danse, art qu’elle rêve de pratiquer depuis toujours (3.08). C’est finalement Reese, puni, qui s’y collera et devra suivre sa mère en jouant les cavaliers de service pour ces dames. Si cette expérience n’est pas concluante, Lois révèle pourtant d’improbables talents de danseuse, plus tard dans la série, quand elle rejoint sa mère pour les célébrations de la Saint-Grotus (6.18). La mère de famille, transformée, se livre alors à un acrobatique numéro de danse folklorique. Lois a décidément bien des talents cachés, puisqu’on la retrouve dans un numéro de siffleuse virtuose lors de l’élection de Miss Tri-County à laquelle ses enfants l’ont inscrite (6.22).

En vérité, Lois cache bien son jeu, et change de masque selon les contextes. C’est ce que découvre Malcolm avec effroi, dès lors qu’il devient son collègue dans le supermarché Lucky Aide (5.06). Il observe alors une femme drôle et détendue, qui se fait surnommer « miquette », qui plaisante et minaude avec ses collègues, et surtout : qui fume des cigarettes durant ses pauses. Et encore ! Le jeune homme n’a clairement pas vu sa mère se lancer dans la traque acharnée d’un écureuil fugitif dans le magasin, avec tout le personnel sous ses ordres (5.07) ! Ayant toujours autant de mal à faire la part des choses entre sa mère autoritaire et sa collègue de travail cool, Malcolm rejoint à contrecœur l’équipe de softball de Lucky Aide entrainée par Lois (5.12). Le jeune homme aura pourtant bien des occasions de découvrir à quel point sa mère peut être amusante et sympa, comme lorsqu’il se retrouve alité avec elle pendant plus d’une semaine à cause d’une mononucléose (7.13). Déjà, avant Malcolm, le petit Dewey avait pu profiter de bons moments privilégiés de détente et de rigolade avec sa maman, le temps d’une journée VIP durant leur séjour au casino (2.05). C’est dans un registre moins léger, mais encore plus délirant, que Reese va expérimenter une grande complicité avec sa mère, après que trois lycéennes l’aient piégé avec un faux rencard (7.16). Furieuse et rancunière, ne supportant pas qu’on ait humilié et tourné ainsi son fils en ridicule, Lois se lance dans une surenchère de vengeance qui la mènera à des actes de vandalisme commis entre mère et fils !

L’amante passionnée

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Jane Kaczmarek (Lois) et Bryan Cranston (Hal) dans « Malcolm brûle les planches » (saison 2, épisode 9).

Loin d’être coincée, Lois ne le serait au contraire pas assez pour ses fils, qui ont tous (ou presque) eu à subir ses très franches et explicites leçons d’éducation sexuelle, riches en exemples personnels fort dispensables et peu ragoûtants, aussi bien pour Malcolm (4.11) que pour Francis (7.07).

Le fait est qu’en plus de tous ses talents précédemment évoqués, le dernier et sans doute le principal de Lois, c’est clairement celui d’être une maîtresse hors-pair, bien qu’elle ait la galante habitude d’en attribuer tous les mérites à son insatiable mari. Hal et Lois forment un couple atypique et pas sortable, passionnel et torride, qui n’est pas sans rappeler le couple muy caliente d’une autre famille de barjots : Gomez et Mortitia Addams.

Avec Hal et Lois, les disputes – aussi violentes soient-elles – n’en restent pas longtemps, et tout finit toujours par se résoudre sur l’oreiller, dans de sauvages ébats amoureux. Sans jamais complètement perdre son autorité sur son enfant de mari, Lois sait quitter son rôle de mère pour redevenir une amante tendre, coquine et sexy, bien loin de l’image austère qu’elle peut laisser paraître.

Tout au long de la série, et à la grande détresse d’un Hal fou de jalousie, il est fait allusion au passé sentimental et sexuel chargé de Lois, comme lorsqu’elle retrouve l’un de ses nombreux ex au zoo (4.01). Preuve supplémentaire que la mère de famille a toujours su s’amuser et laisser place au plaisir, à la folie et à l’amour dans sa vie. Des aspects qu’elle réserve désormais de façon exclusive et dans une fidélité sans faille à son époux, quitte pour cela à repousser de nombreux soupirants, à commencer par le principal d’entre eux, Craig, son collègue de travail éperdu d’amour depuis le premier jour, et auquel Lois ne laissera absolument aucune illusion (2.07). Cela n’empêchera pas Craig de devenir le meilleur ami de Lois, un allié fidèle, serviable et attachant, bien que paresseux, souvent lâche et d’une moralité parfois, douteuse.

Les scènes cultes avec Lois


Jane Kaczmarek

Jane Kaczmarek. © DR
Jane Kaczmarek.

Biographie

Issue d’une famille de quatre enfants dont elle est l’aînée, Jane Frances Kaczmarek est née le 21 décembre 1955 à Milwaukee, dans le Wisconsin, aux États-Unis. En 1992, elle se marie avec Bradley Whitford, lui aussi acteur, et connu pour ses rôles dans les séries À la Maison Blanche et Studio 60, et qui a de son côté joué dans un épisode de Malcolm : « Pique-nique fatal – 2e partie« . Elle divorcera de l’acteur plus tard, en 2009, et mettra plusieurs années à « remettre [sa] vie sur les rails ».

En 1998, le couple a son premier enfant, Frances. L’année suivante, Jane accouche de son deuxième enfant, George Edward. Enfin, c’est en 2002 que Mary Louisa vient au monde. Cette troisième grossesse intervient lors de la quatrième saison de Malcolm, c’est donc à cet événement dans sa vie personnelle qu’on doit la naissance de Jamie, le cinquième enfant de la famille dans la série.

Au départ intéressée par une carrière de professeur de théâtre, elle finit par se diriger vers le milieu cinématographique. Après avoir passé sept ans dans la peau de Lois dans Malcolm, Jane Kaczmarek souhaite se consacrer à sa famille. Elle a bien interprété une juge dans la série Raising the Bar pendant deux ans suite à Malcolm, mais elle n’a pas souhaité reprendre de rôle régulier dans une série par la suite afin de pouvoir se consacrer à ses trois enfants, notamment après son divorce. Elle est cependant apparue dans une flopée de séries et de téléfilms, telles que New York, unité spécialeThe Big Bang Theory ou encore This is Us. Elle se consacre davantage au théâtre ces dernières années.

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Comment écrire à Jane Kaczmarek

Ses meilleurs rôles

Raising the bar : Justice à Manhattan

Raising the bar : Justice à Manhattan

Juge Trudy Kessler
(2008-2009)
CHIPS

CHIPS

Captain Jane Lindel
(2017)
Falling in Love

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Ann Raftis
(1984)

Filmographie

Acteur

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Producteur

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