Personnages

Francis

Christopher Masterson (Francis) dans © Twentieth Century Fox Film Corporation
Christopher Masterson (Francis) dans "Je ne suis pas un monstre" (saison 1, épisode 1).

Présentation

We need to talk about Francis

Francis est le premier enfant de Hal et Lois, et donc le frère ainé de Malcolm, Reese, Dewey et, plus tard, Jamie. Agé d’environ 16 ans dans la saison 1, on sait en tout cas qu’il fête ses 21 ans au cours de la saison 6 (6.16), et donc qu’il doit avoir environ 22 ou 23 ans à la fin de la série.

Francis est d’entrée présenté comme un adolescent à problèmes, rebelle, insolent, incorrigible, une espèce de maitre ès bêtises. La série ne manque pas une occasion de sous-entendre qu’il a fait les quatre-cent coups, mettant la barre très haut pour ses petits frères admiratifs, et donnant beaucoup de fil à retordre à ses parents dépassés. Ces derniers se sont résignés à l’envoyer en école militaire.

Francis est un « un agitateur et un provocateur », comme chantait le poète ; c’est un rebelle et un anti-conformiste, autant poissard que chanceux, qui excelle dans les bêtises et les plans foireux, mais pour autant, ce n’est ni une brute, ni un idiot, ni quelqu’un de méchant. C’est un personnage intelligent, avenant, qui a une bonne tête et qui s’exprime très bien, avec esprit et éloquence. Ce sont ces traits positifs et séduisants qui lui permettent de ne jamais être complètement antipathique et même d’inspirer confiance et sympathie.

L’outsider nomade : Francis à travers les saisons

Twentieth Century Fox Film Corporation

Emy Coligado (Piama Tananahaakna) et Christopher Masterson (Francis) dans « Héros malgré lui » (saison 3, épisode 22).

Francis occupe une place très particulière dans la série ; celle d’un outsider, toujours en périphérie des intrigues principales, dont la présence est à la fois régulière et en même temps lointaine, intermittente. Alors que (presque) toutes les intrigues de la famille se situent toujours aux mêmes endroits (la maison, le quartier, les écoles, le supermarché Lucky Aide), Francis est un peu le « stranger in a strange land » (« l’étranger en terre étrangère »), l’exilé de service qui nous emmène ailleurs, nous change un peu de décor, et nous fait voyager avec ses multiples pérégrinations et ses propres intrigues, ajoutant une véritable palette de décor, de situations et de personnages à la série, et apportant une grande part de l’humour et des moments cultes de la série.

Dans les saisons 1 et 2, Francis est en Alabama, dans une école militaire, la Marlin Academy, dirigée d’une main… et d’un crochet… de fer, par le commandant Edwin Spangler. C’est là que se situe déjà le jeune homme quand nous faisons sa connaissance dès le premier épisode.

Dans la saison 3, Francis se fait émanciper dans le dos de ses parents et quitte la Marlin Academy. Il s’embarque dans un hasardeux voyage à travers le pays jusqu’en Alaska pour y rejoindre un camarade de l’école militaire, Eric Hansen. Les deux amis sont alors employés dans une obscure auberge de bûcherons en plein territoire inuit, dirigé par la monstrueuse Lavernia, une hommasse aussi roublarde que despotique. Au cours de cette saison, Francis crée la surprise en épousant, presque du jour au lendemain et sans prévenir sa famille, une ravissante inuit très caractérielle, Piama Tananahaakna. Ensemble, ils forment un couple parfois orageux mais très soudé, qui ne va plus se quitter.

Dans les saisons 4 et 5, Francis et Piama sont au Texas, où ils travaillent dans le ranch Grotto. Au début de la saison 4, le couple a quitté l’Alaska. Sur la route, ils ont rapidement fait la rencontre d’un adorable couple d’allemands, Otto et Gretchen Mannkusser, qui leur ont aussitôt proposé de travailler pour eux et de s’installer dans leur ranch. Ce sont les années les plus stables de Francis.

Pour en savoir plus et découvrir en détails ses tribulations, voir notre dossier sur Francis le routard !

Dans les saisons 6 et 7, le temps de présence de Francis chute de façon soudaine et radicale. Seulement 7 apparitions dans l’avant-dernière saison, et encore moins, 4 apparitions dans la dernière saison. Non seulement le personnage s’efface considérablement, mais en plus, sa situation n’est pas claire, instable, précaire. Lui qu’on avait toujours associé à un décor plus ou moins exotique, il se retrouve soudain sans contexte précis. Un véritable manque à gagner pour la série, qui laisse forcément les fans du personnage orphelins et sur leur faim. Au total, Francis sera apparu dans 115 des 151 épisodes de la série, tandis que les autres membres de la famille en totalisent chacun entre 144 (Lois) et 151 (Hal, Dewey).

Voyage dans le temps : le passé de Francis

En marge de toutes ses aventures dans le présent, Francis est un des personnages qui bénéficie du plus grand nombre de flashbacks tout au long de la série. Une sorte de running gag s’applique à montrer des fragments de son passé d’ado rebelle, avec souvent des looks improbables. Ce sont des séquences aussi brèves et ponctuelles qu’hilarantes et savoureuses, qui contribuent à la légende du personnage. Les plus anciens de ces souvenirs remontent à son enfance déjà très difficile. Le plus marquant en la matière est l’épisode montrant comment Lois est devenue la mère autoritaire aux méthodes radicale que l’on connaît, suite à la bêtise de trop du petit Francis (6.08).

 

Francis vs. Lois : les raisons de la colère

La guerre sur fond d’amour/haine que se vouent Francis et sa mère remonte donc à loin, et elle est particulièrement acharnée et entretenue du côté du fils. Francis a connu bien des galères, et il en connaîtra encore d’autres tout au long de la série. Et c’est toujours avec la même évidence et dans une surenchère de mauvaise foi qu’il accuse toujours tout le monde, et tout particulièrement Lois, d’être responsable de ses malheurs. Francis se voit comme une victime, d’une éducation et d’une société, mais jamais de ce qu’il est, lui, ou de ses mauvaises décisions.

Francis a construit son identité et sa relation au monde autour d’une sorte de traumatisme originel et de passé mythique dont sa mère serait la figure monstrueuse, abusive et corruptrice. Il lui voue une rancœur profonde, qui n’a pas toujours d’ancrage précis, et tout en ne cessant d’affirmer qu’il n’a plus d’ordres à recevoir d’elle ou de comptes à lui rendre, il revient irrésistiblement vers elle pour se justifier et chercher la confrontation. Il l’aime autant qu’il la hait, il la recherche autant qu’il la fuit. Ses décisions, parfois contre productives ou simplement pas dans son intérêt, ont pour unique motivation le fait de contrarier sa mère ou de croire la punir. Le rêve ultime de Francis, c’est faire culpabiliser Lois et de la mener à reconnaître qu’elle est la plus mauvaise des mères, et que tout est de sa faute, et à s’excuser. Chose qui finit par arriver de façon déconcertante, dans la saison 6, mais sans que le jeune homme en tire le soulagement escompté, à son grand désespoir (6.14). Preuve, s’il en fallait une, que le problème est ailleurs…

Francis n’a manifestement pas réglé son complexe d’Œdipe. Il faut dire qu’il lui est juste impossible de « tuer » (ne serait-ce que symboliquement) un père qui ne représente en rien une menace mais qui surtout est impossible à détester. Dans ces conditions, c’est comme si la haine censée s’adresser au père se retournait très exactement contre celle pour laquelle on déborde initialement d’amour : la mère. Lois catalyse toutes les émotions négatives de Francis. La série donne un exemple particulièrement éloquent et désopilant de ce déséquilibre, lors de l’épisode du bowling (2.20). On y voit Francis appeler ses parents pour leur demander de l’argent, avec deux réalités alternatives où c’est tantôt son père, tantôt sa mère qui répond. Dans la version de son père, Hal refuse sèchement et réprimande son fils ; Francis écoute patiemment, réagit avec compréhension et remercie poliment. Dans la version de sa mère, Lois refuse avec douceur, et se montre bienveillante ; Francis ne la laisse même pas finir, et s’emporte contre elle en l’accusant de vouloir lui pourrir la vie. CQFD.

Un comportement immature dont nul n’est dupe, pas même ses frères qui s’en désolent plus d’une fois, et ne soutiennent pas toujours Francis dans sa croisade contre la figure maternelle. La famille ne manque pourtant pas d’une figure féminine détestable sur laquelle déverser toute sa haine : Ida. De fait, Francis et sa grand-mère se vouent une haie cordiale et ne cessent pas de s’affronter entre joutes verbales, surenchères de vacheries, et provocations en séries. Les ennemis communs font les amis, et c’est finalement une haine commune pour Lois qui pourra, seule, réconcilier la grand-mère et son petit-fils (6.14).

 

Premières aventures à l’école militaire

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Christopher Masterson (Francis) dans « Infraction » (saison 2, épisode 16).

Allo ? Y’a quelqu’un au bout du fil ?

Francis vivant loin de son foyer familial, plusieurs de ses intrigues reposent sur des conversations téléphoniques avec ses parents ou ses frères. Un ressort dramatique savamment exploité pour donner lieu à bien des situations comiques ou des quiproquos, surtout quand c’est l’intégralité de l’épisode que Francis passe pendu à son téléphone, à se plaindre, à demander de l’argent, à attendre que quelqu’un veuille bien lui répondre ou, au contraire, à subir les plaintes d’un des membres de la famille. Ces intrigues téléphoniques sont aussi l’occasion de constater comme Francis, bien loin de chez lui, est marginalisé par sa famille, parfois un peu oublié, découvrant même sur le tard et indirectement de très importantes nouvelles.

La première vraie intrigue de Francis dans la série se passe justement au bout du fil, quand ses trois petits frères l’appellent à l’aide pour faire face à une Lois furieuse qui chercher le coupable de la dégradation de sa robe rouge (1.02). En vétéran aguerri et expérimenté des méthodes de sa mère, Francis coach les garçons et leur donnent de précieux conseils pour résister aux tortures psychologiques de leur mère. D’autres fois, c’est à l’inverse Francis qui appelle ses frères à l’aide pour cacher une lettre compromettante (1.15) ou son père pour lui fournir un alibi (2.12). Une autre fois encore, c’est carrément Hal, Lois, Abe et Kitty qui font tous appel à lui pour retrouver les garçons qui ont disparu, Francis connaissant par cœur toutes les combines et les bonnes adresses des enfants en quête d’amusement (2.23). Mais les scènes téléphoniques les plus mémorables et emblématiques sont probablement les nombreuses disputes entre Francis et sa mère, que ce soit pour des questions d’argent, des bêtises, ou une pluie de reproches comme ils aiment tant s’en échanger.

Cadets et soucis à l’académie

Quand il n’est pas au téléphone avec sa famille, Francis a largement de quoi faire à l’école militaire, et ses journées y sont bien remplies, entre cours (dont éducation sexuelle, comme dans l’épisode 1.04 !), exercices physiques et bien sûr punitions souvent collectives. Hors de ces moments, le jeune homme, fidèle à lui-même, ne manque pas de s’embarquer dans des situations improbables avec ou contre les autres cadets, parmi lesquels ses principaux camarades que sont Stanley, Eric, Finley, Drew et Joe. Des recrues avec lesquels il multiplie les encarts dans le dos du commandant Spangler, comme lorsqu’ils découvrent le squelette oublié d’un ancien concierge et lui offrent des funérailles vikings… explosives (1.05), qu’ils organisent une fête avec une bande de filles complètement délurées dont ils perdent le contrôle (2.04) ou qu’ils font une escapade festive à la Nouvelle-Orléans avec un Francis malade à en crever (2.15). Véritable boute en train, Francis est toujours le premier à lancer d’improbables défis, comme celui d’ingurgiter 100 canards en sucre d’affilée (2.01), ou carrément d’affronter le commandant Spangler au billard (1.16).

Si l’entente est plutôt cordiale voire fraternelle entre les cadets, Francis est sous bonne garde des plus consciencieux. Ainsi, quand Stanley découvre que Francis a simulé un déplacement de vertèbre pour échapper à une épreuve de survie en forêt, c’est lui-même qui punit son camarade (1.13). De même, au temps des examens, c’est Eric qui veille à ce que son ami ne cède pas à ses maudites manies procrastinatrices et le force à travailler (2.18). Lorsque Francis est chargé de la lessive de l’académie, et qu’il finit par abuser de sa fonction, ses camarades ne manquent pas de lui faire payer eux-mêmes (2.08).

Permissions & visites à domicile

Régulièrement, Francis est en permission, et peut ainsi rendre visite à sa famille à diverses occasions, comme les fêtes et les anniversaires. C’est ainsi qu’il va fêter Halloween avec ses frères pour construire une fronde géante ensemble (2.02), qu’il se rend à l’anniversaire de sa mère, non sans ramasser au passage une conquête africaine du nom d’Amaani (2.03), ou qu’il est présent lors du pique-nique des têtes d’ampoule, vivant une véritable histoire d’amour en accéléré le temps d’une journée (1.08).

Des séjours qui sont des fausses vacances, car Francis est toujours mis à l’épreuve et doit regagner la confiance de ses parents, prouver ses progrès par le fait qu’il a changé, comme il le découvre lors d’un week-end de routine où ses parents lui confient la surveillance de ses frères en leur absence (1.03). Plusieurs fois, Francis ne passe pas ce test, outrepasse les limites et attise le courroux de sa mère, allant jusqu’à se faire virer de la maison, SDF contraint de se réfugier chez une de ses pires fréquentations, Richie, un garçon complètement paumé et décérébré (2.19). Une autre fois, ce sont Malcolm et Reese qui font venir Francis d’urgence depuis le Texas, pour qu’il les sorte d’une situation très délicate dans laquelle ils se trouvent (4.18). En expert des fêtes qui dégénèrent, le grand frère débarque, tel un Wolf dans Pulp Fiction (1994).

 

L’aventure continue, en Alaska

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Brenda Wehle (Lavernia), Eric Nenninger (Eric Hansen) et Christopher Masterson (Francis) dans « L’entraîneur » (saison 3, épisode 16).

Après son départ de la Marlin Academy et son émancipation anticipée qui déclenchent un véritable drama dans la famille (3.02), Francis, tout juste âgé de 18 ans, s’embarque pour de nouvelles aventures. Dans la plus pure tradition picaresque, on le suit dans son voyage mouvementé et très hasardeux vers l’Alaska, arnaqué par escroc qui a prétendu lui changer ses dollars américains contre des dollars alaskiens, pris en stop par un routier sadique (3.03) ou encore jeté en prison dans un comté aux secrets dignes d’un soap opera, pour avoir volé des cuisses de poulet dans une poubelle (3.04).

Quand Francis rejoint enfin l’Alaska, ce n’est pas le paradis qu’il s’était tant imaginé et que lui avait tant vanté son ami Eric, qu’il retrouve d’ailleurs en larmes, traumatisé et effondré dans ses bras à son arrivée (3.05). Le boulot de rêve tant espéré et soi-disant lucratif s’avère être homme à tout faire – pour ne pas dire esclave – dans l’auberge miteuse d’une femme infecte et monstrueuse, Lavernia, régnant telle une mygale sur un obscur camp rempli de bûcherons hirsutes et alcooliques. A faire regretter l’école militaire ! Et à faire passer le commandant Spangler pour un papa poule ! Et justement, quand on parle du loup… c’est à l’état d’homme dépressif, déchu, suicidaire que réapparaît, tel un fantôme du passé, Edwin Spangler, obsédé par le passage de Francis dans sa vie (3.17). Pas rancuniers du tout, les deux anciens cadets vont prendre soin de leur ancien commandant et l’aider à trouver un nouveau travail.

Et du travail, les deux jeunes hommes en ont par-dessus la tête, pris au piège du carnet de dettes scrupuleusement tenu par Lavernia. Eric et Francis deviennent amis avec quelques bûcherons, dont Pete, et surtout Artie, un vieillard complètement déphasé. Durant son année passée là-bas, Francis aura, entre autres, eu le temps de partir à la chasse aux rats (3.10), de faire de la pêche sous la glace (3.20), et de participer à une épique compétition de hockey sur glace (3.11 & 3.12), mais surtout, de trouver l’amour en la personne de Piama, une jeune inuit native de la région qu’il présente à sa famille comme son épouse, sans les avoir informés d’un quelconque mariage, ce qui provoque un véritable clash (3.15).

 

Francis, le justicier

Rebelle dans l’âme, ennemi de l’oppression, rétif à la discipline, allergique au pouvoir et à toute autorité, surtout quand elle abuse d’elle-même, Francis est de la trempe de ces jeunes fougueux qui dressaient des barricades dans un moment de révolte et lançaient des insurrections entre deux cours, tels Enjolras et les étudiants insurgés de l’ABC dans Les Misérables de Victor Hugo.

Tout au long de la série, Francis n’aura de cesse d’affronter ses supérieurs hiérarchiques ou de contester les ordres qu’il juge arbitraires et injustes, pour revendiquer des droits, ou simplement par idéal, au nom de la liberté qui lui est si chère. C’est ainsi que plusieurs de ses intrigues à la Marlin Academy consistent en divers actes de résistance (la fleur de la contestation (2.09)), de boycott, ou carrément de grèves de la faim (2.17).

Les révoltes et les résistances de Francis ne se retournent pas forcément contre ses ainés ou des représentants officiels de l’autorité. Il lui suffit pour cela de constater un abus de pouvoir ou une attitude humiliante qu’il ne peut supporter. C’est le cas lorsqu’il s’oppose aux « frères de l’apocalypse », une confrérie sadique de cadets qui sèment la terreur à la Marlin Academy avec leur « poquito cabeza » (1.06). C’est avec le même courage et le même culot qu’il sera le seul assez fou pour s’opposer à la terrible Lavernia en Alaska, au point de l’affronter en combat singulier à la boxe (3.06).

 

Francis au Far West

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Christopher Masterson (Francis) et Mike Randleman (Ray, l’ouvrier du ranch) dans « Tu seras un homme, mon fils » (saison 4, épisode 11).

La saison 4 marque un tournant pour le personnage de Francis, qui entre dans une phase de maturité : emploi stable, mariage, responsabilités. Tout en restant le même jeune homme sympathique, têtu, spirituel et parfois impertinent, plein de bonne volonté mais souvent gaffeur et maladroit, et bien sûr, toujours en rogne contre sa mère, il est toutefois loin du délinquant qu’il fut autrefois.

Il faut dire qu’au ranch Grotto, Francis est particulièrement bien traité, dans un contexte agréable, paisible et chaleureux, mais surtout, que le propriétaire des lieux, Otto, est encore plus immature, incapable et insouciant que son employé. Francis s’en rend tout de suite compte mais, touché par la gentillesse de son patron, plutôt que d’en profiter, décide d’être à la hauteur (4.02).

Aventures au ranch Grotto

C’est le début de deux saisons d’aventures variées dans le Far West, entre soin des animaux et accueil des touristes. Régisseur du ranch, Francis cumule tous les métiers et les situations les plus improbables. Il doit tour à tour monter une clôture (4.06), abattre une jument souffrante nommée Peinturlure (5.03), recueillir la précieuse semence d’un taureau en rut nommé Bruno (5.08), recueillir un porcelet orphelin pour le sauver de l’abattoir (5.19), accueillir les enfants des touristes dans la garderie du ranch (5.16), jouer les guides et les moniteurs pour les groupes scolaires (5.13), mener l’enquête sur une soi-disante « vache possédée » nommée « la vaca del Diablo » qui sème la terreur dans la région (4.05), veiller sur Olga, la vache favorite d’Otto, qu’il fait exploser par accident et qui finit malheureusement en steak (4.11), se faire modèle de nu pour un cours d’art plastique (4.19), accueillir une troupe d’acteurs médiocres pour une « murder party » (5.01) ou encore l’équipe de tournage d’un film pornographique (4.13), quand il ne doit pas carrément défendre le ranch contre des arnaqueurs venus vendre de la crème solaire pour vache (4.04), contre un infâme critique d’hôtellerie (5.05) ou contre la concurrence déloyale du festival de Roswell (4.22).

En plus de ses multiples fonctions au ranch, Francis ne risque pas de s’ennuyer son couple de patrons et leur famille germanique haute en couleurs ! Entre Willy, l’insupportable neveu tête-à-claque qui pousse Francis à la crise de nerfs avec ses gimmicks au piano (4.12), Rutger, le fils unique d’Otto et Gretchen, que Francis va s’efforcer de réconcilier avec son père grâce à « Schloupi », une chaussette parlante (4.15), ou encore Manfred Schmitt, l’ancien fiancé éconduit de Gretchen (5.10). Sans compter que Francis devra apprendre la valse à Otto (5.09) ou encore devoir lui tenir compagnie au lit en l’absence de sa femme, au risque de subir ses terribles terreurs nocturnes (4.14).

Un Komodo 3000, pour retrouver l’ancien Francis

Ainsi donc, au milieu d’une vie si remplie et demandant un tel investissement de sa part, Francis déçoit ses frères lorsqu’ils lui rendent visite au ranch avec Hal. Malcolm, Reese et Dewey craignent que leur héros, le Francis casse-cou et insouciant qu’ils ont connu et tant admiré, n’existe plus. C’est pour tenter de raviver sa flamme rebelle et de renouer une complicité avec lui qu’ils investissent dans l’artillerie lourde ; un arsenal de feux d’artifices tous plus spectaculaires et dangereux les uns que les autres, à commencer par le redoutable Komodo 3000, qui transforme la nuit en jour lors d’une scène culte, entrée dans la légende de la série et parmi les préférées des fans ! (4.08). Les garçons comme les spectateurs peuvent se rassurer, Francis restera toujours Francis, marié ou pas, avec des responsabilités ou pas.

Et des responsabilités, Francis va devoir en prendre, durant le chaotique final de la saison 5 qui voit son père jeté en prison suite à de lourdes (et fausses) accusations, et sa mère, Lois, sombrer dans la folie, tandis que Reese est porté disparu. Francis se présente alors comme le candidat tout désigné à l’adoption de ses frères, en se proposant de devenir leur tuteur légal au cas où la situation persisterait (5.21 & 5.22). Heureusement, une telle extrêmité est évitée, et tout rentre dans l’ordre !

 

Mais que devient Francis ?

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Christopher Masterson (Francis) dans « Tous coupables ! » (saison 7, épisode 15).

Comme évoqué précédemment, à partir de la saison 6, Francis disparaît beaucoup des radars. Il ne cumule que 11 apparitions sur les 44 derniers épisodes. Des apparitions irrégulières, intermittentes, inégales dans leur drôlerie, décousues dans leur continuité. Son départ du ranch Grotto est balayé avec une explication peu cohérente, et sa situation reste floue. Ce que l’on sait, c’est qu’il est toujours en couple avec Piama, qu’il n’a pas d’emploi stable mais alterne entre périodes de chômage et jobs précaires (comme animateur pour enfants perturbés), et que, plus déroutant, il serait devenu alcoolique (du moins est-ce ce qu’il prétend !) (7.15). Une fin de parcours tristounette qui contraste d’autant plus avec le dénouement du personnage, que l’on retrouve à l’épisode final, apparemment toujours au chômage, mais qui avoue à son père (et tient à cacher à sa mère) qu’il est devenu un sage et honnête employé de bureau, comme son père, et qu’à sa grande surprise (comme à la nôtre) cela le rend très heureux ! (7.22)

Et si, finalement, être rebelle, ce n’était pas simplement ne pas essayer de l’être ?

Telle est la leçon finale de ce personnage qui en aura donné tant d’autres tout au long de la série, et aura grandement inspiré ses frères autant qu’il nous aura amusés !

Les scènes cultes avec Francis


Christopher Masterson

Christopher Masterson dans © Bluebox Films
Christopher Masterson dans "Impulse" (2010).

Biographie

Christopher Kennedy Masterson, surnommé Chris, est né le 22 janvier 1980 à Long Island, New York. Il a commencé sa carrière à l’âge de 14 ans, dans une émission de télé intitulée What’z up ?, qu’il co-animait.

Il a un frère, Danny Masterson, qui a joué un rôle récurrent dans la série That ’70s show, et avec qui il possédait un restaurant avant que ce dernier ne soit condamné en 2023 à 30 ans de prison pour viols. Christopher Masterson a entretenu une relation avec Laura Prepon de 2000 à 2007, qui n’est autre qu’une partenaire de Danny Masterson dans That ’70s Show.

Après Malcolm, Christopher s’est reconverti au cinéma dans quelques films indépendants à mille lieues de son personnage de Francis, comme The Art of Travel en 2008 ou Beneath the Leaves plus récemment en 2019. Il a également fait de petites apparitions dans des séries telles que FBI : Duo très spécial en 2011 ou Haven en 2014. Une filmographie qui se remplie à la vitesse d’un escargot, et pour cause : l’acteur est aussi connu sous le nom de DJ Chris Kennedy, et ambiance aujourd’hui les soirées clubbing aux quatre coins des États-Unis. Masterson mène la belle vie avec la mannequin Yolanda Pecoraro, qu’il a épousé en 2019. Le couple a son premier enfant en 2021.

Anecdotes

  • Comme de nombreux membres de son entourage, dont ses frères et soeurs et sa femme, Christopher appartient à la très controversée Église de scientologie, considérée comme une secte en France, mais pas outre-Atlantique. Il y baigne depuis tout petit, puisque son beau-père en était membre.

  • Dans les cinq premières saisons, l’idée de suivre les aventures de Francis séparément du reste de la famille (d’abord à l’école militaire, puis en Alaska, et enfin au ranch Grotto) n’est pas motivée créativement mais purement au niveau pratique. En effet, des mineurs n’ont le droit de jouer qu’un nombre d’heures restreint chaque jour dans une production, et il était donc impossible que Erik Per Sullivan, Justin Berfield et Frankie Muniz figurent à l’écran dans toutes les scènes. Pour permettre donc de leur épargner une présence dans un tiers de chaque épisode, le choix a été fait de donner au personnage de Francis un rôle où il n’aurait pas à interagir avec eux.
    Les deux dernières saisons, Francis n’a plus de point d’attache et apparaît dans un nombre limité d’épisodes. Pas si surprenant : Frankie Muniz et Justin Berfield ayant désormais 18 ans, la combine a été abandonnée par la production, d’autant plus que de l’aveu même des scénaristes, écrire une nouvelle intrigue pour Francis à chaque épisode a donné lieu à quelques arrachements de cheveux !

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