Personnages

Reese

Justin Berfield (Reese) dans © Twentieth Century Fox Film Corporation
Justin Berfield (Reese) dans "Le bon copain" (saison 4, épisode 14).

Présentation

Reese est le deuxième fils d’Hal et Lois ; petit frère de Francis, et grand frère de tous les autres membres de la fratrie que sont, dans l’ordre de naissance, Malcolm, Dewey et, plus tard, Jamie.

Tel que présenté au début de la série, Reese se résume à deux caractéristiques principales : la brutalité (c’est un garçon violent, impulsif, et même volontiers sadique) et la bêtise (c’est un véritable idiot, à la limite de la débilité mentale).

Si ces deux constantes vont plus ou moins continuer de définir le personnage tout au long de la série et peser largement sur son destin et ses nombreuses intrigues, heureusement et pour notre plus grand plaisir, les auteurs vont très vite (dès la première saison, et plus encore dans les suivantes) affiner les contours du personnage, le sophistiquer, et même beaucoup l’adoucir, au point d’en faire l’un des membres les plus sympathiques et attachants de la famille. Qui l’eût cru ?

Reese a un point fort créatif : la cuisine, sa vocation. Et un point faible affectif : les filles, sa malédiction. L’un et l’autre de ces aspects, qui révèlent un Reese sensible et délicat, tendre et passionné, mais souvent très maladroit, vont être au centre de plusieurs de ses aventures. L’imbécilité du personnage, de violente, va prendre une tournure plus douce et inoffensive (à la façon d’un Forrest Gump), ou se faire plus roublarde. La coexistence de toutes ces facettes font que Reese est, en même temps ou tour à tour, un Bon, une Brute, et un Truand !

La brute

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Justin Berfield (Reese) dans « Dîner en ville » (saison 2, épisode 4).

Un prédateur au sommet de la chaine scolaire

Dès les tous premiers épisodes de la série, Reese nous apparaît avant tout (et pour un moment) comme une brute épaisse, à l’image du terme qui le désigne et lui colle à la peau en VO : « bully », souvent traduit par « balaise ».

Reese (et, à travers lui, les auteurs de la série, bien sûr) voit l’école comme une jungle ayant sa propre chaine alimentaire ; le roi de cette jungle, le prédateur absolu, c’est le plus « balaise », celui qui frappe le plus fort, sa majesté des brutes. Au plus bas de la chaine alimentaire, il y a les intellos et les surdoués, surnommés « les têtes d’ampoule ». Une métaphore explicitement filée par la série elle-même, comme l’illustre une scène particulièrement bien réalisée, pastichant les codes du documentaire animalier, où Reese, tapi dans des buissons, observe ses petites proies en train de réviser, le nez dans leurs bouquins, salivant d’avance des coups qu’il va pouvoir porter, et prêt à bondir sur eux (1.08).

La terreur de la famille

Situation cocasse qui ne constitue pas un obstacle moral pour Reese : parmi ses proies, il y a son petit frère, Malcolm, nouvellement intégré à la classe spéciale des surdoués. La brute prend un malin plaisir à ridiculiser son frère, le ramener de façon humiliante à son statut de « paria » de l’école, et menacer ses camarades. Et là encore, Reese ne s’encombre pas de scrupules, n’hésitant pas à abuser de son avantage physique sur le garçon handicapé et asthmatique qu’est Stevie, le meilleur ami de Malcolm, lors d’une mémorable partie du « jeu de l’œil » (2.04).

La victime privilégiée et le punching ball attitré de Reese, c’est son petit frère, Dewey. Tout au long de la série, les coups pleuvent, souvent gratuits, pour le seul plaisir de se défouler. Incapable de rivaliser et de riposter sur le plan physique, le petit Dewey peut heureusement compter sur sa ruse et son esprit un brin mesquin pour rendre la monnaie de sa pièce à son grand frère. Après la naissance de Jamie, Reese cherche un successeur à Dewey qui commence à être un peu grand pour encaisser les coups sans broncher. C’est tout naturellement qu’il jette son dévolue sur le petit dernier, moins pour le plaisir d’avoir quelqu’un à frapper, que pour s’assurer les services d’un esclave qu’il dominera par la peur (7.13). Pas de chance pour Reese, Jamie semble bien parti pour être, lui aussi, un génie précoce, si ce n’est pas tout simplement la proximité de son grand frère qui le rend inévitablement intelligent à côté de lui. C’est plus tard, à la toute fin de la série, que Jamie commencera à faire vraiment tourner son grand frère en bourrique. Avant cela, il n’est qu’un bébé inoffensif… quoi qu’en pense Reese dans un mouvement de paranoïa (6.13). Spectacle aussi hilarant que pathétique de voir ce grand dadais de 18 ans se persuader qu’un bébé de 24 mois, occupé à sucer ses orteils, ourdit de sombres plans contre lui !

Côté hobbies, bien avant sa révélation pour la cuisine, Reese pratique (sans surprise) la lutte (2.10), affiche une prédilection pour les jeux-vidéo de combat (plusieurs allusions à Mortal Kombat¸ l’un des plus violents du genre), et bien sûr, aime par-dessus tout regarder des films d’horreur. Et pas n’importe lesquels ; les plus gores et insoutenables qui soient : les torture porn et autres snuff movies (films contenant des actes de violence non simulées). Des goûts cinématographiques peu engageants qui feront l’objet d’un épisode et traumatiseront Hal (6.18).

Le chouchou d’Ida

La brutalité et le mental très limité de Reese lui valent l’admiration absolue et exclusives de ses ignobles grands-parents maternels, Victor et surtout Ida, originaires d’un improbable pays de l’Est, et n’affichant que mépris pour tout ce qui ne revient pas à détruire, dénigrer, chasser, frapper (2.15). Les parents de Lois prônent des valeurs archaïques, spartiates et sauvages, célébrant les constitutions solides, les mâles dominants, l’instinct de survie et la loi du plus fort. Reese est ainsi le seul membre de la famille qu’ils traitent correctement, et en lequel ils fondent tous leurs espoirs de perpétuation de la lignée, tandis que le cérébral et chétif Malcolm leur semble une anomalie biologique bonne à être balayée par la sélection naturelle. C’est ainsi que, plus tard, Ida va faire s’affronter les deux frères dans une série d’épreuves rituelles particulièrement douloureuses et retorses, dans l’espoir que Reese l’emporte et devienne ainsi un « barochi », un homme véritable, méritant la main d’une demoiselle (7.11). Reese échouera finalement, vaincu par Malcolm dans une épreuve qui demandait moins de brutalité que de jugeote.

Les ennemis de Reese

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Justin Berfield (Reese) dans « Le grand méchant Reese » (saison 2, épisode 10).

Le fait est que Reese essuie presqu’autant de revers que de victoires, et qu’à force de semer la terreur et la violence autour de lui, il se fait autant d’ennemis que de proies dociles, quand ce ne sont pas ces dernières qui se rebiffent dans d’incroyables contre-attaques, comme Stevie lors du diner au restaurant (2.04). On observera une riposte similaire, et encore plus spectaculaire, quand ayant été provoqué en duel à la loyale par Reese, Stevie débarque avec une armure robotisée qui lui permet de marcher et décuple ses forces. Clairement l’une des plus violentes raclées de Reese ! (7.03)

Il n’est même pas rare que Reese tombe juste sur plus fort que lui. Et c’est encore plus drôle, et plus humiliant pour lui quand il s’agit d’une fille (par le met KO à la lutte (2.10)) ou carrément d’une petite fille (comme Emily, la terrible petite voisine de 6 ans aux dents acérées qui le poursuit dans tout le quartier ! (2.23). Lors du pique-nique de la compagnie de Hal, Reese vit une véritable idylle de balaises avec son coéquipier dans un jeu de pistes ; mais son acolyte le surpasse autant en centimètres qu’en kilogrammes, et au moment de ramasser leur récompense, Reese finit par terre tandis que son compagnon file avec le butin (3.11 & 3.12). Mais le plus hilarant des ennemis jurés de Reese à travers la série, c’est… une chèvre ! Dont il s’attire les foudres rancunières après l’avoir maltraitée, et qui le poursuit à travers tout le zoo (4.01).

Avec tout ça, Reese en viendrait presqu’à douter de lui-même. Constatant que tous ses frères sont des surdoués ou ont un talent particulier, le jeune homme part à son tour à la recherche de son talent (5.18). Une enquête qui va le mener tout droit à la conclusion que son plus grand talent reste encore et toujours, de cogner. Une tendance violente qui peut devenir une vertu si elle est bien dirigée, comme cela semble devenir le cas quand Reese s’improvise sentinelle et se fait le garant de l’ordre dans le quartier (3.22).

L’esprit Jackass : le prince des bêtises

En réalité, Reese et bel et bien un génie, à sa façon bien particulière. Un génie des bêtises, et en cela il est le plus digne successeur de sa plus grande idole : son grand frère, Francis. Reese s’investit à fond dans l’élaboration de ses plus ambitieuses bêtises, il se surpasse, trouve même l’énergie et la motivation d’y fournir un travail dont il est incapable ailleurs. Il y met aussi énormément d’enjeux, aussi bien pour sa réputation, que sur un plan presque créatif. Pour Reese, les bêtises et le danger, c’est un art, et c’est souvent comme de véritables œuvres lui promettant une postérité dans le quartier, qu’il aborde ses défis les plus absurdes. En cela, Reese est un parfait héritier de l’esprit « Jackass », cette émission culte qui cartonnait au début des années 2000 (époque de diffusion de la série), où une bande de trentenaires casse-cou se lançaient dans une surenchère de défis régressifs, masochistes et dangereux, provoquant l’hilarité et l’admiration de leur audience.

Cet esprit « Jackass » de Reese s’illustre tout particulièrement dans deux de ses projets de bêtise les plus ambitieux et en même temps ses plus cuisants échecs : celle de sa cascade en vélo avec un tuyau d’arrosage, où il finit par enlacer un arbre en pleurant, le caleçon baissé, et le contenu du tuyau de déversant dans son entrejambe (4.12), et celle du plongeoir, où il finit enseveli sous un tas de gravas et de feux d’artifice (6.08). Un moment que Malcolm et Dewey immortalisent justement pour le site jackass.com !

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Justin Berfield (Reese) dans « Le fou du volant » (saison 3, épisode 13).

Toutes les bêtises de Reese ne sont pas aussi méditées et préparées, et certaines le prennent complètement par surprise, le jeune étant encore plus incapable de réfléchir sous pression qu’il ne l’est habituellement, comme lorsqu’il détourne sa voiture d’auto-école et qu’il embarque une camarade dans sa folle cavale sur les routes (3.13). Reese est arrêté, mais il livre une remarquable performance de conduite ! C’est encore par une réaction impulsive que le jeune homme décide de se faire expédier en Chine dans une caisse pour y réclamer vengeance à son correspondant (un chinois qui a refusé de s’excuser pour Pearl Harbor ! Comprenez bien !) (7.05).

Malheureusement pour notre curiosité, mais au grand plaisir de nos zygomatiques, la plus grosse bêtise jamais commise par Reese nous restera à jamais inconnue. En effet, elle est un tel choc pour ses parents, elle est si monstrueuse, si inconcevable et révoltante, que Hal bug complètement quand il s’agit d’en parler, et cela vaut à Reese sont ticket de sortie immédiat de la maison (5.15). Le jeune homme n’a pas d’autre choix que de se prendre un appartement. Il surprend tout le monde en se révélant incroyablement autonome, discipliné et apte à mener une vie saine, studieuse et équilibrée. Du moins avant que ses parents découvrent que tout cela ne reposait que sur une accumulation de crédits et de dettes faramineuses ! Incorrigible Reese !

Une imbécillité qui confine au génie

A l’image de certains candidats de télé-réalité, Reese est tellement idiot et tellement attardé que cela en devient presque du génie d’être aussi bête. C’est ainsi que l’on doit au personnage quelques une des répliques les plus drôles, cultes et géniales de la série. Lorsqu’il apporte son aide à Malcolm et Stevie dans leurs expériences sur les enzymes de restriction, on lui doit entre autres la découverte prodigieuse d’une mystérieuse couleur obtenue par le mélange du bleu et du jaune, et qu’il choisit de baptiser sobrement : « bleulaune ». Autre grande découverte de Reese : « il y a une autre peau, sous la peau », révélation géniale qu’il a lorsqu’il se met à peler après une trop longue exposition au soleil (6.05). Quand il s’agit de réviser pour les examens, c’est encore autre chose ! Reese a d’ailleurs bien du mal à comprendre l’intérêt de surligner l’intégralité de ses manuels ou encore de devoir faire la liste de tous les chiffres du monde (6.21).

L’intelligence et trop réfléchir n’est toutefois pas toujours un meilleur atout, et Malcolm ne cesse d’en faire les frais et de le déplorer de son côté. Reese a ainsi plusieurs occasions de constater que sa bêtise peut devenir une véritable qualité dans le bon contexte, et le jeune homme cherche à se rapprocher de ces contextes où, soudain, il est comme à sa place, parfaitement intégré, reconnu voire admiré. C’est ce qu’il va vivre durant les quelques jours du festival du désert de Burning Man où se rend la famille (7.01) ; un lieu de tous les possibles, où personne ne se juge, où plus rien n’est stupide ou ridicule. C’est aussi ce qu’il avait vécu en devenant le mâle alpha d’une meute de chiens, avec lesquels il semblait avoir beaucoup plus en communs qu’avec ses congénères humains (6.19).

Mais là où Reese a toujours excellé et le « super-pouvoir » qu’il maîtrise le mieux, c’est le fait de débrancher son cerveau. Un art auquel il initie plusieurs fois son frère Malcolm, pour simplifier la vie sentimentale de ce dernier (avec Sara (3.04)), puis avec Alison (4.04). Cette aptitude à débrancher son cerveau, à éteindre la lumière et à ne plus devenir qu’un robot en pilotage automatique, c’est très exactement ce qui va faire la valeur et le succès de Reese l’armée, suscitant l’admiration de son sergent instructeur qui n’aura jamais vu un garçon aussi dépourvu de pensée et donc aussi obéissant (5.21 & 5.22). Voilà qui rappelle encore un certain Forrest Gump…

Le Truand

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Justin Berfield (Reese) dans « Le bébé – 1re partie » (saison 4, épisode 20).

Tout idiot qu’il soit, Reese sait bien se montrer intelligent quand cela l’arrange, d’une façon toute pratique se prêtant certes moins aux élucubrations qu’aux escroqueries. Le jeune homme est le roi de l’arnaque, et sait toujours tirer profit des situations, au mépris de toute moralité.

C’est le cas lorsque toute la population de la ville est confinée dans le gymnase suite à la propagation de produits toxiques. On y voit Reese mettre en place un sordide marché noir de bien vitaux, allant jusqu’à organiser des combats de diabétique pour leur dose d’insuline (2.24) ! C’est avec un même sens des affaires douteux que Reese marchande ses services de cavalier à des vieilles dames dans un cours de danse, frôlant la prostitution et le rôle de gigolo (3.08), ou encore qu’il fait payer les enfants du quartier pour prendre leur revanche sur lui et lui casser la gueule… se gardant bien de préciser que la victime des coups ne serait même pas lui (5.08) ! Le voisin de la famille, Ed, leur donne un ordinateur où des mails compromettants ont été mal effacés ? Reese exploite la situation pour faire du chantage au mari volage (3.16) !

Reese n’épargne pas sa propre famille, puisqu’il coache Dewey pour amadouer leur grand-père paternel (Walter), richissime, et ainsi décrocher le jackpot à l’héritage (4.03). Idem lorsque son propre père, Hal, victime de somnambulisme, devient une sorte de « robot-esclave » qui se plie au moindre de ses désirs et caprices (6.07) !

Les quelques personnes qui font confiance à Reese et sollicitent ses services peuvent vite le regretter, comme le prestataire de service qui lui confie un smoking et des cartes de visite pour faire sa publicité au salon du mariage (4.20). Reese balance les cartes, et utilise son nouveau costume pour s’attirer la sympathie des visiteurs. Le jeune homme s’avère incroyablement à la hauteur de la situation quand Joan, une lycéenne, l’engage comme cavalier du bal de promo, moyennant finance (7.21). Mais attention, à minuit pile, le prince charmant redevient un odieux personnage, et cela quand bien même la demoiselle était prête à aller plus loin, et gratuitement… Quand, en revanche, Reese cumule les contrats avec différents laboratoires pour tester d’innombrables médicaments et qu’il finit dans un état second, cette fois, c’est lui qui fait les frais de sa propre désinvolture (6.20).

Dans l’ultime saison, Lois mène une guerre acharnée contre Reese pour qu’il se résigne à trouver un travail (7.06), quitte pour cela à le priver de tout, même de toit et de nourriture. Le jeune paresseux trouve d’abord un travail de vendeur de climatiseur par téléphone dans lequel il excelle et fait exploser les ventes, sauvant même un client dépressif du suicide… avant de faire pression sur lui pour qu’il achète des climatiseurs (7.19) ! Dans l’épisode final de la série, on retrouve Reese prêt à tout pour garder ce qu’il considère comme le travail idéal : concierge du lycée (7.22), prêt pour cela à créer lui-même un dégât des eaux. Entretemps, Reese aura travaillé dans un contexte qui semblait idéal pour lui, au contact du sang, de la torture et de l’horreur, en plus d’être vaguement en rapport avec la cuisine : employé dans un abattoir.

Le Bon

Malgré tous ces travers, Reese révèle de bons côtés aussi touchants qu’insoupçonnés. Ces aspects sensibles sont loin d’être des qualités réchauffées venues s’ajouter tardivement au personnage. C’est dès la saison 1 que l’on découvre un autre Reese, sentimental et vulnérable, et c’est à travers ce qui restera son principal point faible : les filles.

Un grand sentimental

Sous ses airs de brutes, Reese est terriblement fleur bleue, et à la recherche d’une jeune femme à aimer, protéger, gâter et servir. Un véritable gentleman ne demande qu’à s’exprimer sous ce tas de muscles et de mauvaises manières. Mais c’est sans compter sur la maladresse du jeune homme, incapable d’exprimer normalement des sentiments trop intimes, et préférant passer par des plaisanteries potaches qui inspirent davantage la haine que l’amour. On en a un tout premier exemple dans la série, avec l’épisode fondateur où Reese est amoureux d’une jeune pom-pom girl (1.12). Halluciné de voir son frère soudain prendre soin de lui (douches à répétition) et surtout, de le surprendre en train de pleurer comme un bébé, Malcolm se laisse attendrir et lui vient en aide, lui conseillant de se rapprocher de celle qu’il aime en partageant ses centres d’intérêt. Une recommandation mal interprétée par l’intéressé qui ne va rien trouver de mieux à faire que… devenir pom-pom boy, au risque de se ridiculiser.

Prétendre partager les mêmes passions ou les mêmes idées que celles qu’il aime, quitte à mentir complètement, c’est la stratégie que ne va plus cesser d’adopter Reese avec ses futures conquêtes. Et cela peut prendre une tournure très tordue. Comme avec Christie, une infiltrée des stups avec laquelle il va se faire passer pour un drogué (5.16) ou encore Carrie, une végétarienne auprès de laquelle notre carnivore employé dans un abattoir va se prétendre végétarien (7.20). Même stratégie sournoise avec Cynthia, l’amie tête d’ampoule de Malcolm métamorphosée par la magie de la puberté, et dont Reese rêve de voir la poitrine très généreuse (3.14).

Pourtant, Reese est tout à fait capable d’avoir une relation très saine et galante avec une femme, du moment qu’il n’a pas à la conquérir et la séduire ! Par exemple s’il est déjà marié avec elle ! Oui, comme ce sera le cas dans son très éphémère mariage avec la perfide Raduca (7.12), ou alors s’il n’éprouve pour elle que des sentiments d’amitié, comme avec sa copine de régiment, Abby, une fille lesbienne qui vient passer quelques jours à la maison, et que Reese va croire amoureuse de lui, alors qu’elle en pince pour… Lois (7.08).

Lois, justement… Son plus vif et son plus profond coup de foudre, Reese va le vivre avec une mystérieuse demoiselle de son lycée, dont il retrouve le journal intime par accident dans son sac. Une lecture intense qui va passionner le garçon (qui ne lit jamais) et lui faire chavirer le cœur devant de beauté, d’intelligence et de perfection… jusqu’à ce qu’il découvre qu’il s’agit de l’ancien journal intime de sa mère (5.03) ! Un traumatisme.

C’est pourtant bien Lois qui va sortir Reese d’un autre traumatisme autrement plus grave, après qu’il ait été victime d’un cruel canular sentimental de la part de trois pestes du lycée (7.16). Folle de rage devant l’humiliation de son fils, Lois va se lancer dans une quête vengeresse et recourir aux pires coups bas pour faire payer les coupables. Reese, de son côté, aura sombré dans un catatonique, désopilant, mais témoignant aussi de la sensibilité exacerbée du jeune homme.

Un grand sensible

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Justin Berfield (Reese) dans « Larves et chenilles » (saison 6, épisode 17).

Tout comme il avait découvert la nature sentimentale de son frère en l’aidant à conquérir une pom-pom girl, Malcolm découvre sa nature sensible et même poétique à l’occasion d’un devoir dont l’a chargé le professeur Herkabe : filmer Reese à son insu, et étudier son comportement (5.05). Une démarche qui révèle un Reese inédit et surprenant, doux et rêveur jusqu’à la niaiserie, qui murmure des secrets dans un arbre à vœux, qui aime les nuages et les appelle « les petits chatons du ciel ».

Des arbres, des nuages, des chatons… et des papillons. Dans un épisode, Reese n’arrive pas à se débarrasser d’une colonie de chenilles, qu’il va se mettre à choyer comme des animaux domestiques et de véritables amis (6.17). Mais quand les chenilles deviennent papillon, l’émerveillement laisse vite place à la panique !

Loin de l’univers de la lutte, des films d’horreur, et des abattoirs, Reese vit une révélation et se connecte à sa part féminine à l’occasion du concours Miss Tri-County auquel participe sa mère (6.22). Il y découvre avec stupeur qu’il est d’une beauté parfaite, et qu’il a le visage conforme aux canons absolus… d’une femme ! La déconvenue qui s’ensuit donne lieu à une des crises de larmes les plus longues et intenses de la série !

De la révélation esthétique à la véritable épiphanie spirituelle : Reese vit un choc en découvrant une peinture religieuse kitch à souhait et entreprend de rejoindre les cieux, soulevé par un amas de ballons, tel un Karl Fredricksen de Là-Haut (2009) avant l’heure ! (4.22)

Un grand altruiste

Sans que cette crise mystique ait besoin de se reproduire, Reese, tout idiot qu’il soit, tout truand qu’il sache être, peut se montrer profondément bon sans raison particulière et agir avec un véritable altruisme. Comme le dit lui-même un caustique chauffeur de limousine en voyant le jeune homme renoncer aux baisers de filles ravissantes pour ramener d’urgence le doudou de petit frère, Jamie : « Je dois dire que, pour un imbécile, vous avez du cœur. » (5.02)

Et ce cœur, Reese le met au service des affaires de celui des autres, comme Stevie avec qui il s’improvise entremetteur en lui arrangeant le coup avec une jolie fille de passage à la maison, ravi d’offrir au jeune handicapé asthmatique un flirt inespéré (3.18). Reese jouera encore les Cupidon, mais cette fois chez le troisième âge, dans une maison de retraite où il travaille et sympathise avec quelques pensionnaires (7.10).

Un grand chef

Dès la saison 3, Reese va trouver le domaine et le talent qui vont lui permettre de concilier les meilleurs aspects de sa personnalité : la cuisine, qu’il découvre à la faveur d’un atelier auquel il participe avec son père, Hal (2.18). Ce qui devait être une punition tourne à la révélation d’un don. Un don qui sera toutefois sous-exploité par rapport à ce qu’il méritait et par rapport à la musique chez Dewey. On aura malgré tout de voir Reese se surpasser aux fourneaux dans une surenchère de plats aussi ambitieux qu’improbables à l’occasion de Thanksgiving (5.04). Un repas digne d’un palace où, une fois n’est pas coutume, c’est Malcolm qui gâchera tout en rentrant ivre et en vomissant directement dans la dinde !

Les scènes cultes avec Reese


Justin Berfield

Justin Berfield. © Glenn Campbell
Justin Berfield.

Biographie

Justin Tyler Berfield est né le 25 février 1986, à Pamaram City en Californie, une ville proche des lieux de tournage de la série Malcolm. Très sportif, il aime le hockey, le football, le basket, et surtout les arts martiaux où il est ceinture rouge troisième dan de Tang Soo Do Karaté. Il voue une passion sans bornes pour les animaux : il possède d’ailleurs de nombreux chiens.

Justin Berfield a commencé sa carrière dès l’âge de cinq ans en tant qu’acteur de publicités, ce qui lui a valu à l’époque le surnom de « Commercial Kid ». En décembre 2003, il est devenu l’un des seuls acteurs de l’histoire de la télévision a avoir tourné plus de cent épisodes dans deux séries différentes, Malcolm avec le rôle de Reese, et Unhappily Ever After avec le rôle de Ross Malloy.

Préférant aujourd’hui travailler dans l’ombre des caméras, il été pendant des années à la tête d’une société de production nommée J2TV, puis a lancé en 2010 Virgin Produced, une compagnie de production cinématographique rattachée à l’entreprise Virgin Group du célèbre magnat Richard Branson. Il a été impliqué dans la production de films tels que Limitless, My Movie Project ou Bad Moms. Berfield s’est également engagé dans des actions humanitaires, et s’est découvert une grande passion pour la pêche en eaux vives. En 2020, il devient l’heureux papa d’une petite fille avec sa femme, Liza.

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Ses meilleurs rôles

Sons of Tucson

Sons of Tucson

Barry
(2010)
Aux portes du cauchemar

Aux portes du cauchemar

Josh Ryan
(2001)
Unhappily Ever After

Unhappily Ever After

Ross Malloy
(1995-1999)

Filmographie

Acteur

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Producteur

Année Titre Rôle

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