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Frankie Muniz : « Il y a trop de choses que je veux faire »

Frankie Muniz revient sur sa carrière d'acteur, de pilote et de musicien et mesure l'impact de la technologie dans la vie d'aujourd'hui.

Frankie Muniz. © DR
Frankie Muniz.

Certains d’entre nous rêvent de triompher à Hollywood. D’autres fantasment sur le fait de jouer sur scène dans un groupe de rock. D’autres encore caressent l’ambition de devenir un jour pilote professionnel de courses automobiles. Et parmi tous ces gens, il y a Frankie Muniz qui, à 25 ans, a déjà fait tout cela.

Pour la plupart, Muniz est principalement connu pour son rôle de Malcolm dans la très endurante série à succès du même nom. Il a aussi joué dans de nombreux films, dont Mon Chien Skip ou Cody Banks et a prêté sa voix à des personnages de films d’animations tels que Zig-Zag et The Legend of the Secret Pass. Et, aux antipodes de ses rôles typiques de gentil garçon, il a incarné un serial killer en 2007 dans un épisode de la série Esprits Criminels.

« J’ai vraiment passé un moment génial en faisant ça », a-t-il déclaré à propos de son rôle dans Esprits Criminels.

« J’ai toujours été obsédé par les voitures »

Frankie Muniz à MyLIFE Magazine

Oui, Hollywood a été bon envers Frankie Muniz, mais après plus d’une décennie dans le showbiz, il a décidé de faire une pause dans sa carrière d’acteur et de s’essayer à une autre de ses passions : les courses en monoplace.

Beaucoup d’acteurs auraient hésité à s’éloigner du métier alors qu’ils sont au sommet, mais Muniz a déclaré qu’il n’a pas vraiment pris sa décision en se basant sur l’impact qu’elle aurait sur sa carrière. Au contraire, il a plutôt vu les choses ainsi : « J’ai tourné en tant qu’acteur pendant les douze dernières années, et j’ai l’opportunité de réaliser un autre de mes rêves, une autre de mes passions, qui est de piloter des voitures de course à un niveau professionnel, et je vais le faire. »

Il a confié qu’il devait choisir entre les deux parce que ce sont tous deux des travails à plein temps et parce que « aucune assurance ne veut de vous [en tant qu’acteur] quand vous pilotez des voitures de course. »

« Je voulais me lancer dans les courses automobiles et voir jusqu’où je pourrais aller. Pour cela, je devais mettre ma carrière d’acteur de côté », a-t-il dit, ajoutant qu’il était prêt à faire quelque chose de nouveau à ce stade de sa vie.

Muniz a avoué qu’il a « toujours été obsédé par les voitures ». Il se souvient de lui, se levant tôt les dimanche matins quand il était beaucoup plus jeune et zappant sur les courses de Formule 1 et d’IndyCar. Il ajoute qu’il ne comprenait pas toujours ce qui se passait, mais qu’il aimait regarder.

En 2004, il avait eu l’occasion de participer pour la première fois à la course annuelle Toyota Pro/Celebrity à Long Beach, en Californie. L’année suivante, parmi les célébrités qui ont bouclé les dix tours de la course, Muniz remporta la première position. Il a déclaré que, quand il a franchi la ligne d’arrivée et su qu’il avait gagné, il n’avait jamais ressenti une telle joie dans sa vie.

« C’était la sensation la plus intense que j’ai jamais ressentie », a-t-il dit avec un grand sourire, « et j’ai pourtant vécu des choses géniales. »

« Je me suis dit : j’adore ça ! C’est ce que je veux faire ! »

DR

Après cela, Jensen Motorsport l’ont approché et lui ont proposé de piloter professionnellement pour eux. Il a signé un contrat pour deux années et, durant ce laps de temps, il a concouru pour le championnat Formule BMW USA et pour la tournée du Champ Car Atlantic. Plus récemment, il a piloté pour les équipes Pacific Coast Motorsports/US Race Tronics.

Il a fini en quatrième position dans le classement du championnat en 2009 quand il s’est cassé la main dans un accident lors d’une course. Les ligaments reliés à son pouce étaient tout tordus, et un os était même fracturé. Il a subi une opération en sachant que la convalescence prendrait énormément de temps.

« Je veux toujours continuer les courses, mais je dois me rétablir avant », a-t-il confié à MyLIFE.

« Les journées ne sont pas assez longues »

Frankie Muniz à MyLIFE Magazine

« Il y a des choses encore en plan que je tiens à faire, mais les journées ne sont pas assez longues », dit-il. « J’ai besoin de plus de temps. »

Insatisfait avec ses « seules » réussites devant les caméras et dans les circuits, Muniz joue aussi en tant que batteur dans un groupe originaire d’Arizona et nommé You Hang Up. Lorsqu’on l’interroge sur le nom du groupe, il confie en riant que cela vient du petit jeu auquel on s’adonne parfois au téléphone quand se rétorque : « Tu raccroches », « Non, tu raccroches », « Non, TU raccroches. »

Muniz décrit You Hang Up comme un groupe de pop rock/Top 40 qui joue le genre de musique que « tout le monde peut apprécier. C’est assez pop pour être joué à la radio, et assez rock pour que les amateurs du genre puissent apprécier. »

Le groupe était en tournée cette année et a donné plusieurs concerts avec les Plain White T’s et Lee DeWyze, le gagnant de la saison 2010 de l’émission American Idol. Les quatre membres de You Hang Up viennent d’achever l’enregistrement de leur premier album plus tôt dans l’année.

On questionne Muniz sur le fait d’avoir appris à jouer de la batterie avec Zac Hanson, l’un des trois frères du fameux groupe pop des années 90. Il confie qu’il était un « immense fan des Hanson » bien avant qu’il prenne part à l’aventure Malcolm. Il voulait, lui aussi, jouer de la musique comme ça, alors il a regardé les clips et les concerts des Hanson pour apprendre à jouer de la batterie en autodidacte.

Plus tard, il a eu la chance de rencontrer les frères Hanson et il est devenu un bon ami de Zac Hanson. Il a même suivi les Hanson sur les routes pendant un moment et a continué à affûter ses compétences sous la tutelle de Zac.

« J’ai appris une grande partie de ce que je sais derrière la batterie de [Zac], c’est clair ! », a confié Muniz.

En parlant du groupe, Muniz a fait de la pub pour la compagnie qui a fabriqué sa batterie, SJC Custom Drums, avec un enthousiasme palpable : « Vous… leur dites ce que vous voulez, et ils peuvent tout faire. »

« Je suis fait pour le métier d’acteur »

Frankie Muniz à MyLIFE Magazine

Les fans qui veulent revoir Muniz sur les écrans seront heureux d’apprendre qu’il n’a pas laissé sa carrière d’acteur complètement derrière lui. Il a joué le rôle principal dans Pizza Man, un petit film indépendant tourné l’année dernière et racontant la transformation d’un livreur de pizza en un improbable super-héros.

Muniz déclare que le tournage fut « un incroyable moment ». « Je suis rentré chez moi en revenant du plateau de tournage un jour et je me suis dit : ‘Wow. Je pense que je suis fait pour le métier d’acteur !’ ». Il pense que Pizza Man est sur le point d’être distribué à l’échelle mondiale.

Il a aussi deux autres films sur le feu, dont le tournage va débuter au plus tard cette année.

Quand on lui demande s’il a déjà eu l’envie de s’essayer à la réalisation ou à la production, il répond que cela n’a jamais été le cas lorsqu’il incarnait Malcolm, qu’il a toujours apprécié d’être seulement en face de la caméra. Durant le tournage de Pizza Man, en revanche, il a réalisé qu’il voudrait bien tenter le coup de la réalisation parce que cela lui donnerait la chance d’accomplir quelques unes de ses propres idées, de partager sa vision, telle qu’il la présenterait.

Muniz s’est exprimé sur les différences entre les performances face à la caméra et les performances sur scène pour la musique. Il explique qu’avec le jeu d’acteur, vous pouvez passer 15 ou 16 heures par jour à tourner et qu’après, ça prend des mois, ou même une année avant que le produit final ne soit diffusé. « Vous ne réalisez pas la reconnaissance des fans tel que c’est le cas quand vous jouez de la musique en live », commente-t-il. « Quand on part pour faire des concerts, on voit les gens apprécier le moment, et c’est de cela que vous puisez votre énergie. »

On lui demande alors s’il s’est déjà senti « piégé » par sa célèbre prestation dans le rôle de Malcolm. Il nous répond qu’il a eu de la chance et qu’il a toujours travaillé sur des films durant les pauses de tournage de la série, ce qui donnait aux gens une chance de le voir dans la peau d’autres personnages. Néanmoins, il dit qu’on se souviendra de lui en tant que Malcolm jusqu’à la fin de sa vie, « Ça reste plutôt cool, Le fait que les gens puissent se souvenir de moi en tant que quelque chose, c’est une bonne chose. »

« La course automobile s’appuie sur la technologie »

Frankie Muniz à MyLIFE Magazine

La technologie touche la vie de tout le monde de nos jours, et Muniz n’est certainement pas l’exception. Il a confié à quel point la technologie fait partie intégrante de tous les aspects de sa vie professionnelle.

Au regard de sa carrière d’acteur, il a constaté que tout est désormais digital. « Je regarde les films d’il y a 10 ans, et les images de synthèse semblent si primitives comparé à maintenant », remarque-t-il. « On a zappé sur Ratatouille l’autre jour, et on s’est dit : ‘Attends, c’est un dessin animé, ça ? C’est pas de la prise réelle ? Le poil du rat a l’air si vrai ! »

Les progrès technologiques dans le domaine du cinéma sont bons et mauvais, du moins c’est ce que pense Muniz. Ils sont bons dans le sens où ils rendent le film encore plus agréable à regarder, dit-il, mais mauvais dans le sens où il devient difficile d’apprécier des productions plus anciennes car elles semblent maintenant complètement dépassées.

En songeant aux courses, il remarque que « la course automobile s’appuie sur la technologie ». Les techniciens développent toutes sortes de composants pour rendre la voiture la plus rapide possible, explique-t-il. À titre d’exemple, il explique que des milliers de millions de dollars sont dépensés pour développer un pare-choc qui créera plus de pesanteur.

« Les voitures que je pilotais avaient 430 senseurs différents, alors quand je pilotais, mon ingénieur pouvait observer en direct les données sur son ordinateur pour tout surveiller, comme ma vitesse de conduite, à quelle intensité j’use les freins, le carburant, la jauge d’essence », nous raconte-t-il. Il a aussi constaté que des efforts ont été faits pour interdire certaines technologies, dans le but de ralentir les voitures.

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Au niveau de la musique, Muniz dit que You Hang Up joue en live sur des back-tracks, des pistes avec des éléments pré-enregistrés, et qu’il est en charge de cela. Il a décrit pour nous comment il lit la piste sur son MacBook dans un petit mixeur de son et ensuite dans un système de casque sans fil. « Il y a beaucoup de composants électroniques qui entrent en jeux dans la préparation d’un concert pour que celui-ci ait lieu », remarque-t-il.

Ayant récemment achevé l’enregistrement de son premier album avec ses amis membres du groupe You Hang Up, Muniz a été remarquablement impressionné par tout ce que les ingénieurs peuvent faire de nos jours : « Ils peuvent couper tout ce qu’ils veulent, vous savez, juste deux clics sur l’ordinateur et ils transforment le son en quelque chose de complètement différent. » Il commente l’immense quantité de progrès qui ont été faits dans la technologie ces dix dernières années comparé aux deux mille précédentes et confie être impatient de découvrir ce que les dix prochaines années nous réservent.

Juste pour le fun, on lui a demandé de choisir un gadget sans lequel il pourrait vivre. Malgré tout le matériel ultra-technologique auquel il a été confronté par ses nombreuses activités jusqu’à ce jour, il a ri et nous a donné une réponse d’une étonnante simplicité : « Ça va faire très rétro, mais… un micro-onde… parce que tout ce que je mange est réchauffé ! »

« Mes priorités changent tous les six mois »

Frankie Muniz à MyLIFE Magazine

Avec tous ces virages professionnels qu’il a négociés, on se demande ce qui l’attend pour la suite. « Actuellement, mes priorités changent tous les six mois », admet-il, « parce qu’il y a trop de choses que je veux faire. »

« Je veux continuer le groupe, je veux continuer les courses, je veux revenir dans le cinéma… Je veux prendre part au PGA Tour, alors j’essaie de jouer au golf au moins trois fois par semaine. »

« Il n’y a pas d’intérêt à vivre votre vie en vous laissant flotter, en faisant seulement ce que vous avez besoin de faire. Je suis si heureux, et c’est une chose dont je veux profiter pleinement. »

Il dit que les gens pourraient penser qu’il est passé d’une carrière à une autre parce qu’il ne pouvait pas faire ce qu’il voulait au moment où il le voulait, mais c’est simplement faux. Il insiste sur le fait qu’il fait exactement ce qu’il veut faire.

« J’adore ça. Je m’amuse. J’espère que les gens pourraient me regarder et se dire : ‘Tu sais quoi ? Je veux faire ça ! Je veux me fixer des objectifs et les atteindre.’ C’est ce que je fais, et j’ai toute ma vie pour y arriver. »

Alors que l’interview touche à sa fin, il dispense un conseil sous la forme de quelques mots très simples à qui voudra les entendre : « Profitez de votre vie », dit-il. « Soyez heureux. Amusez-vous. »

Voilà qui est dit. Perles de sagesse de celui qui fut autrefois au milieu mais qui va de l’avant, pourchassant le moindre de ses désirs.

Propos recueillis le dimanche 4 mars 2012 pour Los Angeles Times.

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