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Jane Kaczmarek : « La vie était compliquée pendant Malcolm »

L'actrice revient sur son expérience dans Malcolm en tant que mère, et se confie sur sa vie de famille, et notamment combien il est difficile de jongler entre travail et famille.

Jane Kaczmarek dans © Kyle Christy / ABC
Jane Kaczmarek dans "Raising The Bar" (2008).
Mommy Track’d : Vous êtes une mère qui travaillez et vous en avez interprété une durant sept ans dans Malcolm. Cette réciprocité à dû être bizarre. Est-ce que Lois et vous appréhendez le rôle de mère de la même façon ?
Jane Kaczmarek : Les sept années de Malcolm ont été extrêmement mouvementées. J’étais enceinte de mon fils pendant la première saison, et d’une de mes filles quelques années plus tard. J’étais contente que les enfants de la série soient plus âgés que les miens parce que c’était plus facile de garder en tête qui était qui. Il fallait que je me rappelle de diminuer le volume sonore une fois rentrée à la maison. Et le jour où mon fils m’a dit « oui, chef !« , j’ai su qu’il fallait que je baisse encore plus le ton. Le fait que la série de mon mari [À la Maison blanche, NDT] soit diffusée en même temps que Malcolm a aggravé la pagaille. On avait des baby-sitters qui se tenaient prêtes à toutes les heures de la journée parce qu’on ne connaissait que rarement nos plannings de tournage. Avoir des gens qui aident autour de soi a été une vraie différence par rapport à la façon dont Lois dirigeait la maison dans Malcolm.

« Ma fille Frances a crié de joie le jour où on nous a appris l’annulation de Malcolm. »

Jane Kaczmarek à Mommy Track’d
Votre mari et vous êtes des exemples célèbres et appréciés de la vie mouvementée que vivent les parents qui travaillent. Décrivez une journée durant les années où vous faisiez Malcolm et votre mari faisait À la Maison blanche. Qui allait chercher les enfants à l’école ? Est-ce qu’ils passaient sur les plateaux régulièrement ?
Oui, la vie était très compliquée. Je ne travaillais pas autant que Brad. En général, pas plus qu’une journée de 12 heures, alors que Brad faisait souvent 15 heures de travail. Bien que j’appréciais énormément Malcolm, je voulais rentrer à la maison aussi vite que possible, donc les enfants venaient rarement sur les plateaux. Par contre, Brad demandait à une baby-sitter de les conduire aux plateaux pour les voir. Il partait souvent avant qu’ils ne se lèvent et rentrait après qu’ils soient couchés, donc c’était souvent son seul moyen pour les voir.
Qu’avez-vous fait de votre temps depuis que la série s’est terminée en mai 2006 ? Comment vos enfants ont ressenti le fait que la série se termine ?
Ma fille Frances m’a dit un jour que la meilleure nouvelle que j’ai pu lui donner, c’est que Malcolm était annulée. Elle a crié de joie le jour où on nous a appris ça. Maintenant, je m’assure d’être rentrée à la maison pour les habiller et leur faire à manger le matin, ainsi que leur faire se brosser les dents et les amener à l’école. Et je suis à la maison après l’école pour les amener à leurs cours et à leurs entraînements, puis dîner avec eux et enfin les mettre au lit. Tout à fait comme un vraie mère ! Je refuse toutes les offres d’emploi si elles sont incompatibles avec mon emploi du temps. J’ai attendu très longtemps pour avoir des enfants. Tous les trois sont nés quand j’avais la quarantaine, et je veux passer autant de temps que je peux avec eux.
Sur quels projets travaillez-vous maintenant ?
Je suis sur le point de débuter une série judiciaire pour Steven Bochco, sur TNT. Steven et moi avons travaillé ensemble sur Capitaine Furillo [série des années 80, NDT] il y a 25 ans et il a vraiment compris mon désir de faire passer ma vie de famille en premier. On m’a proposé un planning de travail très accommodant et j’ai hâte de jouer avec des adultes sur des horaires limités.
Qu’est-ce qui vous a amené à créer Clothes Off Our Back ? Comment avez-vous le temps de lancer une association en addition à votre planning de travail chargé et votre vie de famille ?
J’étais accablée par tout ce qui est gâché à Hollywood. Quand vous êtes célèbre, vous êtes submergés par tellement d’habits, d’accessoires et de publicité dont vous n’avez pas besoin. Clothes Off Our Back semblait un bon moyen de récolter de l’argent pour les associations pour les enfants sans demander aux célébrités de donner encore plus de leur temps précieux. On dit : « Il y a tellement d’enfants dans le besoin et tellement d’habits que vous ne porterez plus jamais. On ne demande pas de votre temps ou de votre argent, mais de nous rejoindre. » J’ai engagé une jeune femme brillante, Michel Schneider, pour gérer nos activités et ensemble nous avons collecté plus de deux millions de dollars depuis le début, en 2002.

« Il est important d’éteindre la télévision ! »

Jane Kaczmarek à Mommy Track’d
Les journées sont tellement courtes… Mais quand vous avez le temps pour un petit plaisir, qu’est-ce qui est en haut de votre liste ?
Je crains d’être très rasoir. J’aime faire des puzzles, et j’ai une multitude de projets d’art sur lesquels je travaille, souvent avec Jon Stewart [présentateur du Daily Show, NDT] ou In Treatment [série de HBO, NDT] en fond.
Quel est votre meilleur conseil pour les gens qui ont du mal à gérer le mélange entre travail et vie de famille ?
J’insiste sur combien il est important d’éteindre la télévision ! On a une télé chez nous et elle n’est jamais allumée avant que les enfants soient au lit. Mes enfants restent concentrés et s’amusent en jouant ensemble. Ils sont encore petits, donc je m’en tire avec ça. Également, on ne peut pas tout avoir. J’ai découvert que je suis tellement plus heureuse en disant non et en gardant ma vie aussi simple que possible. Être libre, ça ne veut pas forcément dire qu’on est disponible.
Selon vous, quelle est la meilleure et la pire chose dans le fait d’être une mère qui travaille ? Est-ce que vous avez un pire moment en tant que mère ? Un meilleur ?
Le pire, dans le fait d’être une mère qui travaille, c’était de caresser le dos de mes enfants le soir et qu’ils me demandent s’ils me verraient au petit déjeuner. Non. Et s’ils me verraient la prochaine fois qu’ils iraient se coucher. Non. Être à la maison avec mes enfants rend toutes les paillettes de cette ville bien pâles en comparaison. Mon meilleur moment est quand je suis dans ma baignoire géante avec mes trois enfants. On dit qu’on joue aux hippopotames dans la rivière et on chante la chanson qu’on a inventé.
Propos recueillis en février 2008 pour Mommy Track’d.

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