Revue de presse
La vie est injuste : l'unique reflet de la société dans Malcolm
La sitcom suivait les enfants d'une famille du bas des classes moyennes qui faisait face aux désagréables aléas de la vie.
Information
Cet article est une traduction française de l'article original, écrit par Michelle Nektalov et publié sur le site internet de Study Breaks le 1er juin 2016.
Par respect envers l'auteur, nous avons conservé grammaire, syntaxe, orthographe, conjugaison, typographie et ponctuation des textes de l'article original.
Pour consulter l'article original en anglais, cliquez ici.
"La vie est injuste."
Ces quelques mots iconiques de la fin du générique de Malcolm se sont avérés exacts dans presque chaque épisode de la série. Il n’y a aucun doute que beaucoup d’étudiants d’aujourd’hui se souviennent de la sitcom pour être dotée de l’une des familles les plus dysfonctionnelles et hilarantes de la télévision, et il faut dire que la famille envahissante et sans honte de Malcolm était probablement l’une des choses paraissant les plus réelles que notre génération a regardé étant gosse.
Ce n’est pas un secret : la génération Y dépendait de la télévision comme source première de divertissement. Il s’agit, après tout, de la génération à l’origine du « Netflix and Chill », une culture du coup d'un soir qui assimile la consommation de programmes télé à la satisfaction sexuelle.
En grandissant, la télé est devenue pour beaucoup d’enfants leur troisième parent, ou plus précisément, leur "oncle cool". Le tube cathodique était une source d’information sur le monde, un intermédiaire par lequel les téléspectateurs pouvaient apprendre ce qu’il était cool de dire et marrant de faire. Il montrait à ses adeptes comment traiter sa famille, à quoi ressemblait une fête lycéenne (une pensée pour les gobelets rouges), où il était sympa de trainer, à quoi ressemblait un premier baiser, etc. Les programmes télé ont eu une forte influence sur notre génération, et à vrai dire, c’est toujours le cas.
Malheureusement, compte tenu de la responsabilité endossée par chaînes à normaliser et conditionner les jeunes à notre monde, elles n’ont franchement pas fait un très bon travail.
Attendez avant de lever les yeux au ciel.
Ce n’est pas que nous n’avons pas grandi avec d’excellentes séries ; j’adore toujours les programmes que je regardais petit. Mais après une récente obsession avec Malcolm, j’ai enfin réalisé à quel point la plupart des émissions étaient artificielles et édulcorées. Dès le début de Malcolm, le public voit que le personnage principal, un garçon extrêmement intelligent nommé Malcolm, doit faire face à une enfance merdique ainsi qu’à des frères sadiques, à savoir Francis, Reese, Dewey et le petit Jamie. La série inculquait à une génération entière que parfois la vie ça craint et qu’il faut encaisser les coups. Cette représentation réaliste et franche de l’adolescence dans une famille de classe moyenne l’a distinguée de ses pairs.
Lois et Hal, les parents de Malcolm, représentent un objectif pour toute relation. Non seulement leur flamme brûlait toujours après des années ensemble, mais il n’ont jamais cessé de se soutenir dans les coups durs. Durant l’ensemble de la série, ils ont péniblement élevé les cinq garçons les moins bien élevés de la télévision, mais ensemble ils ont fait tout en leur pouvoir pour leur apprendre à être des gens bons et honnêtes qui comprennent que les choses ne vont pas toujours dans leur sens.
En revoyant les séries les plus adorées de ma génération, j’ai pris conscience de certaines tendances dans les thématiques, notamment la façon dont les enfants de séries traitaient leurs enfants. La plupart des séries inculquait aux téléspectateurs de ne pas prendre les parents au sérieux. Le hic, c’est que les enfants s’en sortaient toujours impunément, tandis que leurs parents acceptaient obséquieusement l’attitude démoniaque de leur progéniture.
Malheureusement pour eux, Malcolm et ses frères n’avaient pas cette chance. Lois, une mère autoritaire et dominatrice, dirigeait son foyer d’une main de fer. Son attitude me semblait inutilement tyrannique dans un premier temps, mais j’ai réalisé que toutes ses règles strictes et ses punitions étaient destinées à élever des enfants ayant conscience de l’injustice du monde.
Une des meilleures expressions pour décrire la famille de Malcolm serait « socialement inepte ». La tribu avait des problèmes avec les voisins, les profs, les supérieurs, les petites-amies, les camarades de classe... la totale. Même les relations de famille avec la grand-mère étaient problématiques.
La leçon à en tirer ? Vous ne vous ferez pas aimer de tout le monde. À vrai dire, nombreux seront ceux qui se mettront sur votre chemin et vous causeront du tort, mais c’est la vie. Plutôt que de s’en plaindre, il faut apprendre à tolérer les mauvais côtés.
Dans un épisode, la famille apprend que tous les voisins organisent une fête de quartier à chaque fois qu’ils partent en vacances. Si ça, ce n’est pas être mis à l’écart ! Et pourtant, la famille accepte ce statut et reste déterminée à être fidèle à elle-même, malgré le rejet.
L’un des aspects les plus importants de la série était la réalité de leurs problèmes économiques. Chaque épisode parvenait à relayer la sévérité de leurs difficultés financières avec humour : la famille mangeait des gratins de restes du frigo ou décidait de quelle facture payer selon la gravité des mises en demeure d’impayés.
À cause de leur budget serré, Reese, Malcolm et Dewey n’avaient pas d’autre choix que de se divertir par tous les moyens, créant au passage de dangereuses situations qui attiraient souvent les foudres de Lois. Ce qui est vraiment remarquable dans leur situation financière, c’est qu’elle avait pour effet d’unir la famille, à un tel point d’ailleurs que Malcolm endosse la responsabilité de maintenir sa famille à flot sur la fin de la série.
Alors que d’autres programmes télévisés atténuaient la réalité de la vie, Malcolm était livré sans filtre. Si d’autres émissions avaient ressemblé à l’esprit de Malcolm, alors peut-être que notre génération aurait été encore davantage débrouillarde. Qui sait, peut-être serions-nous devenu plus bosseurs et plus reconnaissants de nos parents ? Nous aurions pu mieux nous en sortir. Mais bon, la vie est injuste.
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