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EXCLUSIF. On a rencontré Frankie Muniz à Paris : la vidéo de notre entretien inédit !
Malcolm France a rencontré Frankie Muniz ! La star de Malcolm s'est longuement confiée sur la série qui l'a rendue célèbre, sur ses débuts, et sur ses nouveaux projets. Un entretien inédit !
En avril dernier, Frankie Muniz débarquait à Paris pour rencontrer ses fans lors d'une journée exceptionnelle, organisée par Xivents et Highvents. À cette occasion, la rédaction de Malcolm France s'est longuement entretenue avec la star de Malcolm. Une interview "clichés", où l'acteur réagit à quelques photographies sélectionnées par la rédaction, et que nous vous livrons ici, en vidéo et par écrit !
- Frankie Muniz : Je suis ravi d’être à Paris et de parler avec Malcolm France. Merci pour ce que vous faites, c’est super.
- Malcolm France : À quoi rêvait le jeune Frankie à cette époque ?
- Frankie Muniz : C’était le premier shooting photo de ma vie. Pour les castings qui m’ont apporté mes premiers rôles au théâtre, dans des publicités… c’est cette photo qui m’a lancé en tant qu’acteur. En la revoyant je me dis qu’à l’époque je n’aurais jamais imaginé être un jour là où je suis. Ça fait une éternité que je n’avais pas revu cette photo, c’est amusant.
- Mon chien Skip. Kevin Bacon et Diane Lane jouaient mes parents. Ce film a été tourné avant Malcolm, il est finalement sorti alors que la série avait débuté. C’était mon premier film pour le cinéma, une très bonne expérience.
- La vieille et méchante voisine chez qui je tente de récupérer la balle. Elle me fait faire toutes ses corvées parce que je lui ai cassé le bras, accidentellement. Ce qui m’a marqué sur ce tournage c’est quand j’ai dû lui laver les pieds. C’était dégoûtant. C’est vrai que sur le tournage de Malcolm j’ai dû faire pas mal de choses intéressantes, notamment laver les vieux pieds sales de… Après, pour être franc : les pieds à l’écran n’étaient pas les siens. C’était une doublure, une « doublure-pieds-moches » si on veut. Par contre c’était bien mes mains !
- Steve Urkel… enfin Jaleel White. J’ai grandi devant sa série, La Vie de famille puis j’ai joué avec lui dans Méchant menteur, où il tient son propre rôle, j’ai même souvent joué au basket avec lui. C’est drôle parce que son personnage est une sorte de geek ringard, mais dans la vie il est très cool.
- Tout le monde l'appelle encore Steve Urkel. Est-ce que les gens t’identifient aussi immédiatement à Malcolm ?
- Oui ! Beaucoup d’acteurs n’aiment pas qu’on se souvienne d’eux pour un seul rôle. Mais je dois dire qu’avoir eu cette chance de toucher autant de gens à travers le monde au point qu’ils se souviennent de ce personnage que je jouais, c’est un sacré exploit si on y pense ! On a travaillé dur sur cette série, les journées sont longues et la récompense qu’on espère, c’est que les gens l’apprécient. Alors qu’on se souvienne de moi, surtout 11 ans après la fin de la série, le fait de venir à Paris, ou en Suisse, je constate que les fans adorent toujours Malcolm donc ça ne me dérange pas du tout.
- Mes frères. Nous n’étions peut-être frères qu’à la télé mais ce genre d’expérience vous rapproche beaucoup. Ils me manquent, je les adore. On tournait donc on n’allait pas à l’école, ils étaient mes seuls camarades pour parler de filles ou de ce dont parlent les adolescents ! J’ai passé des moments formidables avec eux.
"Erik Per Sullivan ? Pour être franc, je n'ai pas de nouvelles."
- Erik Per Sullivan est très discret depuis la fin de la série. Sais-tu ce qu’il devient ?
- Pour être franc, non je n’ai pas de nouvelles. Ça m’ennuie de dire ça parce qu’on s’est parlé plusieurs fois depuis la fin de la série, j’ai parlé avec ses parents notamment quand mon groupe a joué un concert dans sa ville. Ses parents sont venus mais lui n’a malheureusement pas pu. Ils m’ont dit qu’il faisait beaucoup de choses différentes mais il faut savoir que certains très jeunes acteurs quand ils grandissent aspirent à d’autres choses et à une vie plus normale. Je pense que c’est ce qu’Erik souhaitait, donc tant mieux pour lui.
- Zac Hanson, du groupe Hanson. Quand j’ai commencé ma carrière (la photo de tout à l’heure) j’étais un grand fan de ce groupe parce qu’ils avaient mon âge et ils jouaient leur musique dans le monde entier. Je me suis mis à la batterie, pour faire comme eux, et des années plus tard je suis devenu ami avec les trois frères. Ça fait bizarre de dire que j’étais un fan absolu maintenant qu’on est amis. C’est sympa de voir comment la vie évolue. J’ai parlé à Zac la semaine dernière, d’ailleurs ! Ils partent en tournée et moi je suis le manager d’un groupe, Astro Lasso, et on parlait de peut-être partager l’affiche un jour, ce serait génial.
- Parle-nous d’Astro Lasso.
- J’ai fait partie du groupe Kingsfoil pendant quelques années. J’étais à la batterie, on a joué partout dans le monde, et j’ai adoré ça, je joue de la batterie depuis l’âge de 12 ans, on en revient à Hanson, et pouvoir jouer sur scène c’était génial. Mais je gérais aussi tout l’aspect business, j’étais un peu le manager du groupe. Et c’était très dur de concilier les deux : être le manager en plus du musicien. Donc j’ai pris la décision de me consacrer uniquement à la gestion d’un groupe en coulisses, et c’est comme ça qu’est né Astro Lasso. Depuis janvier nous sommes partis en tournée avec le groupe We The Kings, les salles étaient remplies, il y a beaucoup de choses prévues pour ce groupe et je vous invite à écouter notre musique, je pense que ça va vous plaire. Je ne joue pas sur scène comme par le passé mais je suis très fier du succès du groupe parce qu’on y a travaillé des années, à composer les chansons, on a bossé dur, mais j’adore ça. Allez donc y jeter un oeil !
"Bryan Cranston ? Franchement, c'est mon idole."
- Bryan Cranston, c’est franchement mon idole. Le meilleur acteur avec qui j’ai pu jouer, le meilleur acteur que j’ai pu voir, dans Breaking Bad notamment, en plus d’être tout simplement l’être humain le plus génial qui existe. Onze ans après la fin de Malcolm, il continue de prendre des nouvelles par téléphone au moins une fois par mois. Parce qu’il est comme ça, authentique, il se soucie pour de vrai. Je vous souhaite de le rencontrer ! C’est clairement la meilleure personne que je connaisse.
- As-tu été surpris par son aisance à passer de la comédie à ce rôle dramatique ?
- Je ne dirais pas « surpris » parce que je savais que c’était un acteur incroyable. Il faut savoir que quand il arrive sur le plateau, il se donne à 110% pour chaque scène. Certains acteurs ont tellement l’habitude qu’ils traitent ça comme un job ordinaire, mais lui réfléchit constamment à la façon d’améliorer encore sa performance. C’est incroyable, et ça se voit dans son jeu, notamment dans Breaking Bad et dans ses autres rôles, il a joué dans beaucoup de films depuis, il a été nommé aux Oscars, aux Emmy Awards, c’est impressionnant, il est vraiment génial.
- Linwood Boomer, le créateur de Malcolm. La série était son idée, il l’a imaginée et c’était lui le patron sur le tournage, il savait exactement ce qu’il attendait de nous. Je lui ai écrit il y a environ 2 ans, parce que le fait de ne plus travailler sur la série ça m’a permis de réaliser quelle incroyable expérience ça avait été. Je lui ai écrit pour lui dire : "Je voulais juste te remercier. J’ignore si je te l’ai déjà dit mais merci de m’avoir donné cette opportunité." C’est lui qui m’a choisi pour incarner Malcolm, un rôle qui a changé ma vie donc je lui suis très reconnaissant.
- Quel genre de chef était-il sur les tournages ?
- Tous les tournages ne se ressemblent pas sur ce point. Certains réalisateurs te laissent improviser, faire un peu comme tu le sens. Linwood avait dans sa tête l’image précise de ce qu’il voulait qu’on fasse. Bien qu’il ne soit pas le réalisateur, il était toujours présent et donnait des instructions précises à l'équipe. Je dirais qu’il était très strict concernant ce qu’il souhaitait. Parfois c’était un peu frustrant, car en tant qu’acteur il t’arrive de dire : "Ce serait sympa de faire comme ça…" et lui répondait "Non, je préfère qu’on fasse comme prévu." Mais avec le recul je me dis « Heureusement qu’on a fait comme il voulait car c’est ce qui a fait le succès de la série. » Donc c’était différent, beaucoup d’acteurs n’avaient jamais travaillé dans ces conditions mais c’était vraiment son bébé, sa série, il l’a écrite et il savait ce qu’il voulait et il l’obtenait.
- C’était un peu autobiographique aussi…
- C’est vrai, il a dit que c’était inspiré de sa propre vie… si c’est le cas, je le plains ! [rires]
- Notre réunion 5 ans après la fin de la série. Tout le monde est venu, sauf malheureusement Erik (Dewey) qui n’a pas pu être là. C’était super de se revoir 5 ans après. Et même après tout ce temps, c’était comme si on s’était quittés la veille et qu’on était à nouveau en famille.
- Malcolm est toujours très populaire ici. As-tu eu l’occasion de revoir la série ?
- C’est amusant, j’ai un peu honte de le dire mais j’ai seulement commencé à vraiment regarder la série il y a environ deux mois ! Ma petite-amie ne l’avait jamais vue, alors on la regarde sur Netflix et c’est incroyable de constater que je me souviens finalement d’aussi peu ! Mais c’est super pour moi, comme ça je la découvre comme le ferait un fan. Je la regarde et l’effet de surprise est là. Et c’est tellement drôle, je m’éclate à voir ces épisodes, je n’en suis qu’à la saison 4 donc il m’en reste à voir mais… je dois l’avouer : je suis fan de Malcolm !
- C’est donc sur Netflix aux Etats-Unis, pas encore en France, en revanche nous avons chez nous ce coffret collector de l’intégrale de la série. [nous lui tendons l'intégrale collector de la série] Peut-être l’as-tu déjà vu…
- Oui je l’ai découvert en Suisse la semaine dernière, trois personnes sont venues me le faire dédicacer. Il est super, j’en veux un !
- Eh bien celui-ci est pour toi !
- Vraiment ? Oh merci !
- Malcolm France, Showshank Films et The Corporation sont heureux de te l’offrir.
- C’est génial, merci beaucoup, il est vraiment super ! Je n’ai jamais rien vu d’équivalent. Merci beaucoup !
- Quel est ton avis sur une suite pour la série Malcolm ?
- Je pense que ce serait génial. Surtout si on considère le style de la série. X-Files, oui, ils ont incorporé de nouvelles idées mais avec Malcolm, on verrait ce qu’il s’est passé dans la vie de la famille depuis 10 ans, je pense que le public serait curieux de le savoir. Ce serait vraiment super, j’en ai parlé à Bryan Cranston, il est partant. Pareil pour Jane Kaczmarek qui jouait Lois. On verra bien, je souhaite que ça se fasse parce que ce serait très marrant et je pense que les fans apprécieraient mais ça ne dépend pas de moi !
- Cloris Leachman. Elle jouait ma grand-mère. Elle est hilarante. Sur les tournages, hors caméra, elle est autant en roue libre que son personnage. Je n’ai pas compté les fois où on a dû interrompre le tournage parce que toute l’équipe était pliée de rire. C’est une dame adorable et je ne risque pas de l’oublier !
- Avec quelle guest star as-tu aimé tourner ?
- C’est drôle parce qu’avec le recul on voit aujourd’hui que beaucoup de guests ont fait leurs armes dans Malcolm avant d’intégrer d'autres grands projets comme Dakota Fanning, Emma Stone, Eric Stonestreet de Modern Family… Si on revoit les épisodes aujourd’hui, on reconnaît beaucoup d’acteurs célèbres dans de petits rôles. Ma guest star favorite ? J’aimais beaucoup quand Cloris était présente parce qu’on ne savait pas à quoi s’attendre. Hayden Pannetière a joué dans plusieurs épisodes, c’était très sympa aussi, mais je ne saurais pas choisir.
- J’étais de passage à Los Angeles, où je n’habite plus, j’ai voulu aller revoir la maison de Malcolm et… ce n’est plus la même ! C’est une toute nouvelle maison maintenant, c’est un peu triste car nous avions beaucoup de souvenirs ici et je sais que beaucoup de fans aimaient s’y rendre… Mais voilà, la maison n’est plus là.
"Le dernier jour du tournage de Malcolm, je n'ai pas pu retenir mon émotion."
- Comment as-tu vécu le dernier jour de tournage, au moment d’incarner Malcolm pour la dernière fois ?
- Je vais vous dire : je parle très rarement de ce dernier jour de tournage. On savait que la série s’arrêtait et que ce serait notre dernier épisode. Mais on venait encore travailler normalement. Et le dernier jour, on tournait la scène où Reese a fabriqué cette espèce de boule puante XXL, on va tous dans la voiture et elle nous explose dessus. C’est la toute dernière scène qu’on ait tournée.
On est sur le plateau, tous couverts de crasse. Pendant douze heures ! Ça prend du temps de tourner, surtout cette scène qui était longue et faisait intervenir de nombreux personnages. On arrive pour tourner, on sait que c’est la dernière scène, on s’y met. Et au fil de la journée, plein de membres de l’équipe de tournage de ces sept dernières années, même ceux qui étaient partis depuis, d’anciens acteurs, tout le monde est là en coulisses. Des centaines de personnes. … Donc ils jouent un par un, toutes les scènes de Dewey et il a fini, il reste sur place mais son tournage est fini, ensuite Reese même chose, puis tous les autres. Linwood Boomer était le réalisateur de cet épisode, l’un des seuls qu’il a réalisés. Et il a décidé de garder ma scène pour la fin. Donc on tourne, et on sait que c’est le dernier plan qu’on fait. Et là j’ai réalisé que c’était la fin.
Et pour être franc, je n’ai pas pu retenir mon émotion. On a fait une seule prise. Si vous regardez cette scène, sachez qu’on n’a fait qu’une prise. Normalement on en tourne 5, 6, 7… Une prise, et j’étais tellement ému, les larmes aux yeux. Mais ça marchait bien pour la scène, car je devais avoir l’air furieux envers mes parents qui me répondent : "Non, tu vas devenir Président des États-Unis d’Amérique."
L’émotion a fonctionné. Ils ont dit "Coupez".
Et là tout le monde s’est mis à applaudir et pleurer. On est restés sur le plateau pendant facilement 8 heures. Les gens partaient un par un, mais moi-même et Jane Kaczmarek (Lois) étions les derniers. Je n’y arrivais pas, j’étais très triste. Et en même temps que cette tristesse, il y avait des larmes de joie parce qu’on avait pu vivre ces moments extraordinaires tout en donnant vie à cette série géniale que les gens aiment donc c’est bien.
"The Middle, 8 saisons ? Autant relancer Malcolm, ce serait mieux !"
- Depuis la fin de Malcolm, tu as été pilote de course, golfeur, batteur, et maintenant manager d’un groupe. Quand la série s’est arrêtée, savais-tu déjà que la comédie ne serait pas ta priorité ?
- Je ne dirais pas ça. J’ai toujours aimé jouer la comédie. Mais il y avait d’autres choses dans ma vie auxquelles je voulais me consacrer. J’ai eu la chance de pouvoir me permettre d’essayer. J’ai commencé la course automobile, j’en ai fait 5 ans et je me suis éclaté, j’ai beaucoup appris. Mais que ce soit la comédie, la course, la musique, il faut vraiment y consacrer tout son temps pour espérer que ça marche. Tu ne peux pas faire ça comme un hobby. Donc si je voulais me lancer dans un de ces domaines, je devais être sûr de m’y consacrer entièrement. Onze ans plus tard, même si j’ai continué de tourner quand j’avais un peu de temps, j’ai réalisé que j’aimais vraiment être acteur. Parfois il faut s’éloigner de quelque chose pour réaliser ce qu’on a et l’apprécier à sa juste valeur. C’est ce qui m’est arrivé. Actuellement j’ai quelques projets en tant qu’acteur, on verra ce que ça donne.
- Malcolm était une série unique par sa réalisation et son humour particulier, peut-être en avance de 10 ans sur son temps…
- Je pense que c’est pour ça que les gens aiment toujours autant la série. Quand elle est sortie, elle ne ressemblait à aucune autre. Pas de rires enregistrés, pas de multi-caméra, filmé dans plein d’endroits différents, le fait que malgré l'aspect comédie on y trouve des moments touchants… Aujourd’hui de nombreuses séries ont repris ce format, comme Modern Family ou The Middle que je considère un peu comme un copier/coller.
- C’est vrai, on était sous le choc, même leurs photos de promotion étaient les mêmes.
- Je ne veux pas dire de mal mais…
- Bryan Cranston nous a confié qu’il ne la trouvait pas géniale. Mais elle compte maintenant plus de saisons que Malcolm.
- Vraiment ? C’est dingue, ça continue… Autant relancer Malcolm, ce serait mieux !
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